La première fois qu'on avait croisé Eskimo, c'était en tant que seconde voix au sein du groupe De La Jolie Musique. C'est seulement ensuite qu'on avait découvert le projet personnel de la brune Marie. On a croisé de nouveau sa route à plusieurs reprises, le plus souvent dans les salles de spectacle où jouaient ses compagnons de Sauvage Records ou bien La Féline, et même souvent invitée par eux le temps de partager la scène pour une ou deux chansons.
En solo, ses apparitions sont plus rares. Non pas forcément qu'elle ne puisse se déplacer sans être accompagnée de cordes ou d'instruments à vent, puisqu'on l'a vue au Petit Bain captiver son auditoire même accompagnée uniquement d'une guitare électrique.
Cette guitare électrique a son importance. En premier lieu, c'est elle qui va différencier la démarche d'Eskimo de celle des jeunes filles fragiles à guitare sèche qui portent leur folk en bandoulière. "Red Umbrella", premier titre de ce premier mini-album de six titres intitulé Dancing Shadows, vous en convaincra forcément. Eskimo sait insuffler de la tension dans ses compositions. Proche de Thurston Moore ou d'un Dinosaur Jr. dans la vallée des merveilles, Eskimo va ensuite montrer d'autres facettes, plus douces sur "Milky Way" ou "Lame Girl" et combative sur "Run Mind". En clôture de l'EP, "Déséquilibre amant" rappelle les espaces noirs qu'explorait Bashung sur son album L'Imprudence.
Eskimo n'est pas forcément imprudente, mais d'évidence elle suit son instinct, hors des sentiers battus. Disque à la beauté austère, on regrettera que Dancing Shadows ne bénéficie pas d'une meilleure distribution. Vous pourrez néanmoins le trouver aux Balades Sonores à Paris.
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