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Interview  (Ciao Gnari, Paris)  mardi 23 février 2016

Entre country-folk US et chanson française, Baptiste W. Hamon creuse un sillon qui lui est propre dans le paysage musical hexagonal. S'il pratique un style que croisent parfois les amateurs de chanson québécoise ou acadienne, il le fait avec l'accent pointu de Paris. De plus, amateur de belles lettres, les paroles de Baptiste W. Hamon ont leur importance. Son nouvel album, L'insouciance, a été enregistré aux Etats-Unis avec Mark Nevers, producteur de Vic Chestnutt ou Bonnie "Prince" Billy. Pas vraiment Gene Kelly, c'est pourtant presque un Américain à Paris qu'on cherche à cerner.

Comment fait-on pour tomber dans la country lorsque l'on naît à Gennevilliers ?

Baptiste W. Hamon : (surpris) Je ne suis pas né à Gennevilliers.

Ah, une erreur de Wikipédia ?

Baptiste W. Hamon : C'est vrai ? Quel scandale ! (rires) Par contre, je crois que la photo de Wikipédia a été prise à Gennevilliers. Je suis quand même né en région parisienne, à Saint-Cyr-L'Ecole, car mes parents habitaient à Saint-Quentin-en-Yvelines. La question reste donc, je suppose, toujours valable puisque la problématique ne relève pas plus de Gennevilliers que de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Je suis tombé dans la country un peu par hasard vers 17 ou 18 ans par l'intermédiaire d'un chanteur qui s'appelle Townes Van Zandt dont je parle beaucoup. J'avais lu son nom dans une chronique à un moment où j'écoutais beaucoup de chanteurs mélancoliques comme Nick Drake ou Elliott Smith, mais qui n'étaient pas dans des registres americana. J'ai toujours eu cette appétence, cette fascination, pour l'Amérique à travers la littérature. Déjà gamin, je jouais avec des Playmobil cowboys et indiens.

A l'écoute de Townes Van Zandt, je me suis rendu compte que cette musique était faite pour moi. C'est même ce qui m'a donné envie d'en faire moi-même alors que jusque-là j'avais un rapport passif avec la musique. Mon frangin écoutait beaucoup de musique, lisait les Inrocks... C'est lui qui m'a initié à la base. Mais c'est lorsque j'ai découvert Townes Van Zandt et ensuite d'autres musiciens de cette scène country que j'ai eu envie de me mettre à la musique.

Pourquoi avoir gardé sur ce nouvel album, L'insouciance, le titre "La ballade d'Alan Seeger" alors que c'était la chanson-titre de ton précédent EP ?

Baptiste W. Hamon : Il y a deux raisons. D'abord, j'étais content de cette chanson pour sa rythmique et j'avais envie de la garder sur le nouveau disque. On avait eu moins de moyens pour l'enregistrer avec les amis de Midnight Records que lorsqu'on a enregistré le nouvel album à Nashville. Et d'autre part, je savais que j'allais aux États-Unis et que j'allais travailler avec des musiciens américains. Je me disais qu'il y aurait peut-être un public américain qui ainsi aurait accès à mes chansons. Je voulais garder ce clin d'œil, cette référence à un poète américain, afin de créer un lien entre mes références française mon chant en français et l'Amérique.

Comment s'est passée la prise de contact avec Mark Nevers, ton producteur sur cet album, connu pour son travail avec Lambchop, Bonnie "Prince" Billy ou Calexico ?

Baptiste W. Hamon : Étonnamment, de manière très simple. Je lui ai envoyé un mail. Je connaissais son travail avec Bonnie "Prince" Billy et d'autres artistes que j'adore comme Andrew Bird. Je lui ai envoyé un mail pour expliquer que j'étais programmé au festival South by Southwest à Austin au mois de mai. J'avais parlé à mon manager de la possibilité éventuelle d'enregistrer mon album aux États-Unis. J'ai donc écrit à Mark Nevers en lui envoyant des maquettes faites en France avec mon guitariste Alex et lui ai demandé si ça l'intéressait. Il m'a répondu "J'adore tes maquettes. Quel est ton budget ?" (rires) Ensuite, je l'ai redirigé vers la maison de disque et mon manager. Ils ont discuté. Tout ça s'est fait rapidement et simplement.

Pourquoi avoir choisi de chanter en français au regard de tes influences ?

Baptiste W. Hamon : Mes chanteurs préférés sont souvent des songwriters américains, Bob Dylan, Leonard Cohen, Guy Clark ou John Prine... Aux États-Unis, ils sont considérés avant tout comme des songwriters c'est-à-dire des écrivains de chansons qu'on va voir d'abord pour écouter de bonne paroles. Au début, après avoir bouffé de ça pendant 3-4 ans, j'avais écrit des paroles en anglais par mimétisme et identification. Mais je me suis rendu compte que j'essayais de faire comme eux dans une langue qui n'était pas la mienne. Il m'a alors semblé que l'aboutissement naturel, si je voulais suivre la démarche de ces mecs-là, c'était d'essayer de faire comme eux, c'est-à-dire des textes les plus aboutis possible.

Je me suis donc mis à travailler dans la langue que je maîtrise le mieux, le français, ma langue maternelle. A mon avis, même si ça peut sembler étonnant, c'est plutôt cohérent d'être passé au français à force d'écouter Bob Dylan et Leonard Cohen. Par contre, musicalement, je cherche à garder cette sonorité américaine parce que ce dont je me suis nourri dans mon imaginaire est mon fantasme musical. Je revendique donc la démarche de Leonard Cohen dans le fait d'essayer d'écrire des paroles intéressantes, un peu poétiques, tout en gardant un esprit américain musical derrière.

Tu apparais néanmoins, et d'abord, comme un chanteur français.

Baptiste W. Hamon : Par mon frère, j'ai découvert tous les chanteurs français des années 90 qui redonnaient leurs lettres de noblesse à la langue française à cette époque, c'est-à-dire Dominique A, Miossec, Katerine. Plus tard, j'ai découvert les chanteurs qu'écoutaient mes parents, Brel, Moustaki, Barbara, ou encore Jacques Bertin que j'aime beaucoup. Je me suis nourri de ces trois influences. Il y a l'americana country, le côté indie des années 90 qu'il soit francophone ou anglophone, Bonnie "Prince" Billy, Belle & Sebastian, les Go-Betweens et la chanson à papa, Brel, Barbara... J'ai un peu mélangé tout ça pour essayer d'en sortir pour ce que j'avais envie de proposer aux gens.

C'est aussi à cause du français que tu as participé à un certain nombre de concours comme les soirées Oh! Taquet ou le prix Moustaki ?

Baptiste W. Hamon : Il y a des chapelles très différentes. Les gens, souvent, écoutent un type de musique et vont absolument refuser d'en écouter un autre. Il y a aussi des publics différents en France. Il y a le public foire-aux-vaches-prout-prout-tagada, Patrick Sébastien et compagnie. D'autre part, il y a le public chanson française un peu à l'ancienne. J'ai la chance d'avoir, parmi ce public-là, des gens qui aiment ce que je fais. Ce sont des gens qui vont défendre une chanson comme elle était faite dans les années 60-70, sans les touches de modernité qui pourtant me plaisent aussi. Et inversement, il y a des gens très indie qui vont ne pas vouloir écouter ce qui fait trop "chanson", parce que chanson égale possiblement variété. Or la variété, "on n'a pas le droit d'écouter ça". Ces frontières ne m'intéressent que moyennement puisque j'ai l'impression d'appartenir à la fois à trois mouvements très différents. Je me dis que ce serait dommage de rester cloîtré dans une chapelle. Si les organisateurs d'une foire à la saucisse veulent m'inviter pour chanter mes chansons, je suis prêt à y aller. Même si ce n'est pas le public que je vise à la base.

Pourquoi ce changement de look entre ton précédent EP Ballade d'Alan Seeger (Chansons sur la Grande Guerre), et la sortie de cet album L'insouciance ?

Baptiste W. Hamon : Je ne l'ai pas vraiment théorisé. Il y a eu plusieurs moments dans ma vie, depuis que j'ai 18 ans, où je porte la moustache ou non. Effectivement, là ça se voit puisque j'ai fait des photos de presse lorsque j'enregistrais l'album. Je suis devenu un mini-personnage public. (rires)

Les premières photos de toi que j'ai vues sans les moustaches, c'était durant les Francofolies de La Rochelle l'année dernière. Je ne t'ai pas reconnu.

Baptiste W. Hamon : J'ai toujours aimé changer. Bizarrement, pour certaines personnes, il semblait que je revendiquais quelque chose en portant une moustache, un côté parisien branché ou un côté indé. Certaines personnes cherchaient un sens à ce look, voire pensaient que j'étais agressif à leur égard. Je ne revendique rien du tout. Lorsque j'ai appris ça, je suis tombé des nues. Beaucoup de mes copains américains portent la moustache, et c'est aussi pour ça que je trouve ça cool. Je l'ai coupée, non parce qu'il y avait des gens qui était malveillants à l'égard de la moustache, mais parce que j'avais envie de changer. Peut-être que d'ici 2 ou 3 ans, j'aurais de nouveau la moustache. J'essaie de ne pas trop me poser de questions de cet ordre.

Retrouvez Baptiste W. Hamon
en Froggy's Session
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A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album L’insouciance de Baptiste W. Hamon
La chronique de l'album Soleil, soleil bleu de Baptiste W. Hamon
La chronique de l'album Jusqu'à la lumière de Baptiste W. Hamon

En savoir plus :
Le site officiel de Baptiste W. Hamon
Le Bandcamp de Baptiste W. Hamon
Le Soundcloud de Baptiste W. Hamon
Le Facebook de Baptiste W. Hamon

Crédits photos : Thomy Keat


Laurent Coudol         
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