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Spécialiste mondial du retour d’affection  (Quadrilab / Almost Musique)  février 2016

La pochette d’Institut est un portrait de famille pris avant le clap de "cheeezz", avec le pré-ado qui s’emmerde ferme, la cousine qui nous soule avec son bébé qui chouine toute l’aprem, son mari qui n’en peut plus d’essuyer le nez de son morveux, le grand-daron qui ne peut pas blairer le beau-daron, le petit dernier qui a envie de faire un foot, la tata snob bourrée de fric, le tonton fauché qui s’en bat les cacahouètes et un caniche qui est bien content de ne pas partager le patrimoine génétique de l’assemblée.

L’ambiance de l’album semble familière dans tous les travers de notre espèce qu’elle distille. Les voix sont l’assemblage des Jiminy Criquet de notre cynisme, derrière les électrons flottants acoustiques, pas de basse, pas de beat bestial pour parler à notre côté sombre. Un simple murmure "je le savais" qui vous chantonne les évidences que vous aviez justement au bout de la langue.

Tout en textes, l’album est aussi croustillant que la rubrique des faits divers de la quatrième de couverture de la feuille de chou locale : la misérable noyade d’un pilier de bistrot que tout le monde a pensé à filmer mais pas à aider ("Ici aussi"), la mort débile suite à une glissade place de la République, n’inspirant pas d’autre compassion qu’un "c’est dommage, tu te voyais déjà en cabine supérieure avec balcon privé sur le Silver Spirit" ("La majestueuse baie de Wellington").

Dans cet album dont j’ai oublié de citer le titre Spécialiste mondial du retour d’affection, Institut dresse un superbe tableau du monde contemporain. Telle la mémorable saga des Rougon-Macquart d’Emile Zola sur son époque, le groupe brosse les petites joies connectées et se lamente sur les simplicités perdues de nos années où les méchants sont enturbannés et barbus (sauf Jon Snow, trop sexy).

Ce monde où les femmes choisissent le géniteur d’après les résultats d’un moteur de recherche aux critères prédéfinis ("Parler de moi"), où l’assistanat prône la procrastination assistée ("A un autre moment"), les humanoïdes que nous sommes devenus cherchent encore la moitié perdue dans le jardin d’Eden.

L’album porte judicieusement le titre emblème de Spécialiste mondial du retour d’affection, comme une évidence sur ce qui fait tourner le monde : love, again. Mais côté fun : les marabouts qui promettent gloire et beauté sur photocopies bourrées de fautes dans votre boîte aux lettres, "l’être aimé sera soumis avec toi comme le chien, tu devras lui donner des coups de lattes pour t’en débarrasser" ("Spécialiste mondial du retour d’affection").

Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai trouvé l’album drôle, mes deux hémisphères se sont renvoyé les infos en cascade, déclenchant des rires tantôt nerveux, tantôt jaunes, tantôt éclatants dans ma glotte. Chaque titre est une trouvaille linguistique, scandé sur un filet de notes électroniques, il exhale le fumet de la macération des préjugés et des manipulations politiques. Et sérieux, qu’est-ce que c’est bon de s’entendre dire ce que l’on pense !

Ode magnifique aux gros beaufs qui vous entourent et aux grosses connes de la planète, cet album est un délicieux assemblage de tout ce qui fait hausser les épaules et sourire le diablotin qui ne sommeille pas vraiment en nous. Et en même temps, on les adore ces salauds, tellement facile à caricaturer, tellement facile d’étaler leur bêtise, histoire d’orienter les conversations vers leurs défauts, qu’on voit un peu moins les nôtres.

Voilà où nous a conduit la technologie. Il serait peut-être temps de clore le siècle des Lumières et de ressortir les farfadets, non ? "Tu voudrais ne pas savoir quoi dire" aujourd’hui.

 

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En savoir plus :
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Nathalie Bachelerie         
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# 15 mars 2020 : La culture sans bouillon de culture

Nous voilà tous confinés, isolés, protégés pour au moins un mois. Gardons le moral et écoutons de la musique, regardons des films, lisons des livres, jouons et surtout faisons de notre mieux pour rester en bonne santé. Voici une petite sélection pour rendre les prochains jours aussi doux que possible.

Du côté de la musique :

"Ludi" de Chassol
"D'ombres" de Elodie Vignon
"L'univers" de Goodbye Moscow
"Single / Clip des champions" de Klub des Loosers
"Robert Schumann : L'hermaphrodite" de Laurianne Corneille
"A Milli" le podcast numéro 11 de Listen in Bed
"Outlaws" de Ludivine Issambourg
"It's only us" de Monophonics
"Premier EP" de Panic Party
"Ornithologie" de Un Poco Loco
et toujours :
"Grande est la maison" de Cabane
"Baby love" de Jean Louis Murat
"Caravaggio : Tempus fugit" de Caravaggio
"Puput" de Cocanha
"Uldo" de Bebly
"Kawaii karma" de Coeur
"Richard Strauss : Lieder" de Diana Damrau
"Origin" de Jordan Rakei
"Hammer it" de King Biscuit
"Un voyage d'hiver / Eine Winterreise" de Noémi Waysfiled et Guillaume de Chassy
En bref cette semaine : The National, Pearl Jam, Viagra Boys, Slift
"Essai volume 3" de Pierre de Bethmann Trio

Au théâtre :

les derniers spectacles vus :
"L'Ecume des jours" à La Folie Théâtre
"Les Survivantes" au Théâtre 13/jardin
"Oh les beaux jours" au Studio Hébertot
"J'aurai aimé savoir ce que ça fait d'être libre" au Théâtre de Belleville
"Voodoo Sandwich' au centre Culturel Suisse

Dernières expositions en date :

"Cézanne et les Maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Otto Freundlich - La révélation de l'abstraction" au Musée de Montmartre
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée " à l'Atelier des Lumières
"Yves Klein, l'infini du bleu" à l'Atelier des Lumières

Lecture avec :

"Alerte rouge" de Tomaz Lavric
"Chez nous" de Louis Candlish
"de Gaulle et les grands" de Eric Branca
"El Nino de Hollywood" de Oscar & Juan José Martinez
"Idiot wind" de Peter Kaidheim
"L'intégrale de F A U S T" de Serge Lehman
"Pacifique" de Stéphanie Hochet
et toujours :
"L'audacieux monsieur Swift" de John Boyne
"La plus belle femme du monde" de William Roy & Sylvain Dorange
"Les étincelles" de Julien Sandrel
"Little Louis" de Claire Julliard
"Machiavel : Une vie en guerres" de Jean Louis Fournel & Jean Claude Zancarini
"Mauvaise conscience" de Fabien Benoit
"Retour d'histoire : l'Algérie apres Bouteflika" de Benjamin Stora

Froggeek's Delight :

"Call of Duty Modern warfare" sur PS4, XboxOne, PC

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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