Une question se pose souvent lors des débats interminables d’amateurs de musique : "on reprend une pinte ?". Bon deux questions se posent souvent : "Est-ce qu’on en reprend une tournée ?" et "Est-ce qu’un chanteur doit faire toujours plus ou moins le même disque, ou au contraire changer de style et oser des expérimentations fussent-elles hasardeuses ?".
Il y a autant d’exemples que de contre-exemples, de l’album électronique de Neil Young, à l’album acoustique de Nirvana, j’en passe et des meilleurs et fatalement des pires. Fraser Anderson semble avoir trouver une bonne solution, une sorte de compromis, la même chose mais en pas pareil, avec des sons, des styles différents dans des ambiances similaires, ou l’inverse.
Si vous ne connaissez pas Fraser Anderson, c’est un écossais chanteur batteur (et même rappeur d’après sa bio officielle) qui, selon la légende, a vendu sa maison pour pouvoir enregistrer un disque, à la voix toute en douceur et retenue comparée parfois à Nick Drake, c’est dire.
Alors que son précèdent disque était dans une veine folk, pop et jazz, il reprend les choses là où il les avait laissées avec un suave "Simple Guidance" d’ouverture, le conseil simple qu’il nous donne est de se laisser aller et d’oublier, ainsi il se permettra de nous emmener loin de sa propre musique. Comme le montre le clip, un plan séquence où l’on suit Fraser déambulant dans la ville, et ses différentes ambiances, l’album va prendre les mêmes cheminements.
Dès le "Beautiful Eyes" que l’on croirait sortie d’un album d’Alpha, la voilà l’ouverture à d’autres horizons qui approchent, l’électronique et les sons synthétique se font discrets mais ils sont bien là, ils seront présents tout du long en touches impressionnistes, allant même jusqu’à oser une chanson toute électronique "Go On Wide (Part 1)" alors que la "Part 2" se fera elle tout en acoustique, comme les deux profils d’un même visage.
Tout comme "With You All" tout en beat et talk over surprendra, "Crying for my Heart" ou "Five Days", s’en prendra directement au cœur et aux émotions. C’est sans surprise que l’on découvre que l’album a été enregistré au studio Real World, il semble comme habité par cette ambiance de "World music" (argh ! Quelle vilaine expression !), c’est-à-dire d’ouverture sur le monde, sur d’autres sonorités. Pourtant subsiste toujours l’incroyable douceur de l’écriture de Fraser, soulignée ici par des chœurs, des cuivres, des cordes.
Voilà donc une réponse, oui on peut s’éloigner de son univers musical, créer quelques surprises sans pour pourtant perdre son style, son élégance. Je crois que c’est un art, de mémoire celui du song writering, et Fraser Anderson nous prouve qu’il le maîtrise parfaitement.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.