Karl Jannuska est un batteur jazz. Si nous voulions jouer avec les clichés, nous pourrions dire que sa musique est donc forcément rythmée et sophistiquée. Avec son nouvel album Midseason, le musicien souhaite avec son groupe (Julien Herné à la basse, Pierre Perchaud à la guitare, Tony Paeleman aux claviers, Sienna Dahlen et Denzal Sinclaire au chant) s’aventurer vers des territoires plus indie pop.
Donc en continuant avec les poncifs, on parlera de musique rythmée, sophistiquée et mélodiquement efficace. Le pire, c’est que tout est vrai ! Mais attention ce disque n’est pas une succession formules rabâchées, loin de là ! Alors oui, Jannuska utilise des éléments de la pop : format plus proche de la chanson, absence de chorus ou d’improvisation, les claviers remplacent les saxophones, etc. Oui, il est un excellent batteur pertinent, ultra présent rythmiquement mais qui intelligemment n’en rajoute pas des tonnes et oui, sa musique a quelque chose d’élaborée (autant dans l’écriture que dans l’interprétation). Le résultat n’est ni pop ni jazz, plus jop que pazz ou l’inverse, on ne sait plus. En tout cas, ce que l’on sait et qu’il est plutôt pas mal du tout !
Karl Jannuska est originaire de la province de Manitoba au Canada où le thermomètre aime jouer au yoyo entre température abyssale en hiver et très haute en été. Ses parents sont professeur de mathématique et pasteur luthérien. Cela explique peut-être son goût pour l’entre deux, entre rythme et couleur, entre jazz et format plus rock, entre être batteur et écrire des chansons (on ne le voit pas tous les jours), entre paroles et notes et enfin entre rigueur et spiritualité.
Tout cela a un nom : la polyvalence, l’ouverture. Et cela se ressent dans l’ensemble de sa carrière : en solo avec par exemple Liberating Vines (2004), Streaming (2010), The Halfway Tree (2012) ou en tant que sideman avec Bryn Roberts, David Prez & Romain Pilon, Tam De Villiers, Anne Ducros, Franck Amsallem, Sam Sadigursky, Louise Blackwell, Stéphane Belmondo, Pierre de Bethmann, Brad Mehldau… et continue de se vérifier, voire de s’affirmer avec ce Midseason à la finesse rythmique et mélodique ("Midseason Rise", "Do I Hear Happiness Here ?", "Dear In Headlights", "Selective memory"), et à la poésie lumineuse. On aime beaucoup !
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