"The things we do when we’re together, if they only knew they would keep us apart"
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Il suffit d’un très mauvais ressenti sur un concert en 2009 pour décider de ne plus écouter une note de The Horrors. Ce n’était même pas tant la musique le problème, encore que ce groupe a toujours était largement surestimé, que leur attitude sur scène où les musiciens faisaient littéralement la gueule. L’attitude, le cache-misère de tant de groupes de rock... Nous n’attendions pas une version indie gothique de la compagnie créole mais il y a un minimum, jouer en concert ce n’est pas la mine de sel, il y a des métiers un peu plus rudes quand même…
En zappant Skying en 2011 et Luminous en 2014, nous n’avons pas vraiment pu nous réjouir de la transformation des Anglais de gothicoshoegaze à garage psyché puis à une sorte de stadium rock béat. Un peu à l’insu de notre plein gré et grâce à de belles images issus d’un concert à la basilique Saint-Pierre du Vatican et surtout aussi parce que les imbéciles ne changent pas d’avis, nous avions donc écouté Cat’s Eyes, le projet de Faris Badwan, le leader du groupe avec sa compagne (la pochette les montrant sur le point de s’embrasser mais les yeux dans le vague…), la chanteuse Rachel Zeffira, dont on ne saurait trop vous recommander son très bel album The Deserters. Des yeux de chats rappelant sur ce premier album autant Broadcast que John Barry ou Phil Spector.
La donne ne change pas vraiment avec ce Treasure House, faux second album puisque il y a eu entre les deux disques la bande originale du film The Duke of Burgundy de Peter Strickland. Oscillant entre dream pop, rock garage et pop 60’s, le duo surf sur une musique très mélodique, souvent onirique, parfois psychédélique voire progressive ("Chameleon Queen", "Treasure House" ou "Girl In The Room") aux atmosphères classieuses et aux arrangements soignés.
Treasure House est moins sombre que leur premier album, plus abouti aussi. Il y a des moments comme sur "Teardrops" à l’écriture très néo-classique, on penserait presque à une version pop d’un morceau de Samuel Barber. C’est justement là que Cat’s Eyes est le plus intéressant. Nous savons que les opposés s’attirent mais peut-être que c’est lorsque l’influence de Rachel Zeffira pèse le plus lourd dans la balance que leur musique devient vraiment pertinente, a-t-on vraiment besoin d’un clone de Cults ? Treasure House est un disque pour faire des rêves. Mais des rêves acides aussi…
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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