TRUMAN
Réalisé par Cesc Gay. Espagne/Argentine. Comédie dramatique. 1h40 (Sortie le 6 juillet 2016). Avec Ricardo Darín, Javier Cámara, Dolores Fonzi, Eduard Fernández, Alex Brendemühl, Pedro Casablanc, José Luis Gómez et Javier Gutiérrez.
Un cinquantenaire apprenant qu'il est atteint d'une maladie encore incurable, nonobstant la possibilité de rémissions de plus ou moins longue durée, décide de renoncer à tout traitement.
Lucide et déterminé, il refuse de reculer pour mieux sauter. La camarde s'est signalée et comme elle lâche rarement le morceau, il décide de gérer la situation et d'anticiper à la manière des publicités pour les conventions obsèques.
Son seul gros souci concerne l'avenir de Truman, son fidèle compagnon à quatre pattes quand débarque son ami de longue date, depuis l'enfance, expatrié au Canada missionné pour le raisonner.
Evitant l'écueil tant du pathos que du sentimentalisme et de la pontifiance morale, Cesc Gay, qui co-signe le scénario de "Truman" avec Tomas Aragay de 'Truman", a trouvé le ton juste pour cette variation ibérico-cinématographique du "Dernier remords avant l'oubli" en filmant les derniers moments de la belle vie avant le crépuscule, ce ui lui a valu de truster les Goya 2015, équivalents espagnols des Césars français.
De surcroît, cette sobre "bromance"est interprétée de manière convaincante par les excellents acteurs Ricardo Darin et Javier Cámara.
COLONIA
Réalisé par Florian Gallenberger. Allemagne/Luxembourg/France. Romance. 1h50 (Sortie le 20 juillet 2016). Avec Emma Watson, Daniel Brühl, Michael Nyqvist, Richenda Carey, Vicky Krieps, Jeanne Werner, Julian Ovenden et August Zirner.
Avec la Colonia Dignidad, une fort singulière association pseudo-caritative fondée au Chili par un ex-nazi qui servira d'usine d'armements, de centre de détention, d'expérimentations et de torture pendant la dictature Pinochet, le réalisateur allemand Florian Gallenberger tenait un sujet fort et méconnu, et, pour le moins, sans doute trop grand pour lui.
Car pour "Colonia", il la relègue en toile de fond d'une romance harlequinesque aussi mièvre et mélodramatique que factice que rien, ni le jeu investi de Emma Watson, la petite fiancée devenue grande de Harry Potter, ne peut sauver. Dommage... et dommageable.
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