Love letter for fire
(Sub Pop Records / Black Cricket Recording Co) avril 2016
Sam Beam, roucouleur en chef du délicat Iron & Wine, rêve depuis des années d'écrire et d'enregistrer un album de chansons d'amour en duos, à la manière de Dolly Parton et Kenny Loggins, ou, pour remonter aux années 70, de George Jones et Tamy Wynette.
C'est finalement avec l'unique concours de la guitariste / chanteuse Jesca Hoop qu'il décide de co-écrire un album de chansons d'amour à quatre mains, entraînant dans le projet une véritable dream team de la scène indé amerloque. Ainsi, en plus des dentelles d'arpèges acoustiques qu'on est en droit d'attendre d'une telle paire, Love letter for fire bénéficie des talents conjugués de membres de Wilco, Decemberists, Primus, et Soul Coughing.
Bien loin des accents country de ses références de départ, Sam Beam, au fil de cet album boisé et vous vous en doutiez, feutré, tisse avec Jesca Hoop de magnifiques entrelacs vocaux. Ce sont leurs voix, d'une justesse et d'une précision redoutables, qui dominent et forcent l'admiration plus encore que les compositions, parfois un peu banales, mises à part "Bright lights and goodbye" et le vaguement fleetwoodmaquesque "Valley clouds".
Jesca Hoop, très intéressante guitariste, un temps choriste de Peter Gabriel, apporte aux chansons et à la voix de Sam Beam, une composante acidulée, une énergie qui font parfois défaut au barde à barbe, et ravive par endroits l'intérêt de l'auditeur. Il faudra à coup sûr attendre l'hiver, le vrai, pour réécouter cette collection de chansons dans des conditions alors idéales : froid dehors, chaud dedans, un chat (ou deux) sur les genoux, les yeux dans le vague, guettant par la fenêtre les branches qui s'agitent ou les voitures qui traînent.
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