J’aimais beaucoup l’émission En aparté sur Canal + dans laquelle intervenait Nicolas Rey. Un invité se retrouvait seul dans un appartement truffé de caméras, il réagissait à des images sur un écran le concernant, se servait à boire et devait choisir parmi plusieurs disques proposés lequel il voulait écouter. A la fin de l’émission arrivait Nicolas Rey qui traitait avec l’invité de l’actualité du moment.

Même si j’aime bien le bonhomme, je n’ai lu de lui que Un léger passage à vide qui m’a laissé le souvenir amusé d’un livre court, sans prétention mais plutôt sympa à lire sur un transat l’été. Alors du coup, la canicule du moment me permet de retrouver Nicolas Rey, toujours sur un transat, pour son roman sorti en début d’année 2016.

Comme ses livres précédents, c’est court, 153 pages, avec plein de chapitres, écrit gros avec de nombreux dialogues donc ça se lit très vite (une bonne heure). C’est plutôt rigolo et le livre nous montre une fois de plus l’imagination débordante de l’auteur. Quand le personnage principal rêve, il est dans un monde où Mimie Mathy présente une émission au nom rêveur de "Sauver un migrant". Le principe est simple : toute mauvaise réponse entraîne la mort d’un migrant sur la chaise électrique… Le gagnant remporte un passeport pour les States ! Vous l’avez donc compris, l’histoire se passe alors que le parti national est sur le point de remporter les élections. L’histoire reste classique, un quadra, de gauche, se fait plaquer par sa nana puis tombe amoureux de la maîtresse de son fils (membre du Parti national) pour laquelle il va vouer une obéissance inconditionnelle (c’est rien de le dire).

Vous l’avez compris, l’intérêt du livre ne tient donc pas dans le récit (même s'il reste plaisant) mais dans les nombreuses phrases / réflexions du personnage distillées tout le long de l’ouvrage ("tu savais que la lubricité est l’invention d’un bourgeois très à droite. Les gens de gauche échangent tellement de théories, qu’ils en oublient de baiser") mais aussi dans les nombreuses situations ubuesques dans lesquelles se trouve le personnage (séance de soumission sexuelle avec son instit, partie de poker très rigolote en compagnie d’amis de sa copine, soirée parisienne avec des vieilles, etc.). Bref, on se marre bien en lisant ce livre… Cela ne mange pas de pain mais on passe un bon moment avec. A lire !