A l'occasion de la sortie de l'album Total Depravaty, Finn Andrews du groupe The Veils a accordé à Froggy's Delight une inteview par mail.
Votre précédent album est sorti il y a 3 ans, avez-vous passé 3 ans à travailler sur celui-ci ?
Finn Andrews : Oui vraiment. On a fait un long chemin avec celui-ci…
L’astmosphère y est très sombre (j'ai beaucoup écouté l'album en lisant 1984 - l'un rendait probablement l'autre plus sombre encore). Quelles ont été tes inspirations pour composer la musique et écrire les textes ?
Finn Andrews : L’accompagner avec 1984 a dû être très intense pour toi ! Je n’ai pas eu d'inspiration spécifique, les chansons viennent de ma vie quotidienne, je crois. En fait, je me pose toujours la question : "serais-tu content si c'était la dernière chanson que tu écrivais ?" et je partais de là.
Peux-tu en dire plus sur la pochette ?
Finn Andrews : C’est une peinture de Nicol Samori, un grand artiste. On ne s’est jamais rencontré, on a juste communiqué par e-mail, mais il a été très généreux en nous autorisant à l'utiliser.
Pourquoi ce titre ? Est-ce une référence à quelque chose (ou quelqu'un) en particulier ?
Finn Andrews : Oh oui, certainement. Vladimir Putin, Boris Johnson, Marine Le Pen, Donald Trump. Ce sont les premiers qui me viennent en tête.
Le premier single est "Axolotl". Le vidéoclip est à la fois terrifiant et captivant… une idée ou un message précis que vous vouliez partager avec ça ?
Finn Andrews : Je crois qu’on voulait juste faire peur à tout le monde avec ça. J’aimais l’idée de Charles Darwin qui se fait exorciser dans le désert. On s’est juste cantonné à cette idée.
Vous avez retrouvé les producteurs Adam Greenpsan et Nick Launey et avez collaboré avec El-P. Peux-tu nous en dire plus sur ces collaborations ?
Finn Andrews : C’est juste Adam Greenspan pour le coup. On a travaillé sur 3 albums avec lui jusqu’à présent donc on connaît très bien nos méthodes respectives. Il m’aide à garder la tête froide et il a une connaissance encyclopédique de toutes sortes de musiques. Il a travaillé comme un dingue sur ce disque et on n’aurait pas pu le faire sans lui.>
Vous préparez une tournée cet automne. A quoi ressemble la vie en tournée ? Des habitudes particulières ?
Finn Andrews : Oh oui… ça dépend beaucoup des habitudes, certaines meilleures que d’autres. Le groupe est ma famille donc je suis impatient de prendre la route avec eux, c'est une grande retrouvaille je crois.
Vous avez joué dans plein de pays et lieux différents, quells sont vos meilleurs et vos plus étranges souvenirs ?
Finn Andrews : Je crois que nos premières tournées en Amérique ont probablement été les plus surréalistes. On habitait dans un garage classique en Oklahoma, on se faisait beaucoup contrôler par la police, on conduisait le long des côtes pour jouer, puis on roulait 2 jours d’affilée pour rentrer chez nous après les concerts...Je crois que beaucoup de chansons sont sorties de cette période. La nuit sur ces longues routes, juste nous, les tornades et les routiers.
Vous revenez jouer en France en octobre, le public français est-il similaire à ceux d’autres pays ?
Finn Andrews : Honnêtement, on est le groupe le plus bizarre. On joue devant 2000 personnes un soir et 50 le suivant, ça dépend du pays. Paris devrait être quelque part entre les deux, je pense. Le dernière concert là-bas était un de mes préférés donc celui-ci devrait être bon.
Finn, on va te voir dans le nouveau Twin Peaks, quel lien as-tu avec David Lynch et son univers ? Ses films et ta musique sont uniques…
Finn Andrews : J’ai grandi étant obsédé par ses films, alors être invité dans son univers pour un temps a été une expérience très intense. J’ai dû regarder Blue Velvet et Mulholland Drive une centaine de fois.
Quelles sont tes obsessions en ce moment – musique, littérature ?
Finn Andrews : Arthur Russell revient beaucoup dans ma vie en ce moment, je suis en train de relire Les Villes invisibles d’Italo Calvino qui est incroyablement génial.
A quelle question que je n’ai pas posée voudrais-tu répondre ? Et quelle serait la réponse ?
Finn Andrews : Ah cette vieille blague. Je poserais la question que tu voulais poser mais qui t’a trop effrayée. La réponse aurait été oui… probablement.
The Veils sera en concert à Paris, à la Maroquinerie, le 29 octobre 2016. |