Comédie écrite et mise en scène par Alexandre Markoff, avec Farid Amrani, Sébastien Delpy Sylvain, Tempier et Aline Vaudan.
Le titre accrocheur - "Batman contre Robespierre" - de l'opus proposé par Le Grand Colossal Théâtre semble évoquer un théâtre de dialogue avec un inattendu débat d'idées sur la justice entre le fictionnel super héros vengeur étasunien et une figure historique de la Révolution française associée à la Terreur.
Il n'en est rien puisque qualifié de "spectacle à caractère parodique", il propose, à partir d'une partition textuelle par la compilation d'expressions et de croyances devenus des lieux communs, d'épingler, sous l'angle de la beaufitude et le registre de la caricature, les chausses-trappes de la société contemporaine avec pour fil rouge "l'histoire d'un mec", un homme ordinaire, un anti-héros absolu et Candide coluchien à la trajectoire apocalyptique.
Concours de circonstances, destin ou fatalité, il perd tout, son travail, sa femme, son fils, ses économies, sa maison et même sa dignité pour finir dépouillé de tout, "pauvre comme Job", référence citée par l'auteur et metteur en scène, Alexandre Markoff.
Encore que le personnage biblique sera rétabli dans sa situation après avoir réussi avec succès l'épreuve imposée par Dieu pour éprouver sa foi et, en l'espèce, point d'intervention divine pour le bougre abandonné de tous qui, tel un veau conduit à l'abattoir, est voué à la plus extrême précarité voire la clochardisation, et le rire vire souvent au jaune.
Naviguant entre burlesque et pantomime, ce spectacle de rue qui a migré vers la scène en a gardé l'énergie de bateleur qui anime ses interprètes. |