Un petit monde parce qu’il se passe énormément de choses dans la musique et ce troisième album de Léonore Boulanger. S’y bousculent, s’y mélangent musique contemporaine (Mauricio Kagel, Georges Crumb) et instruments préparés ou objets trouvés, improvisation, musique primitive, modalité et presque atonalité, musiques traditionnelles d’Asie, des Balkans ou d’Afrique.
Pour un résultat forcément foisonnant, étrange, ludique et inclassable, qui n’est ni du jazz, ni du folk, ni de la pop. Juste de la musique. Avec Jean-Daniel Botta (guitares, voix, balafon, duduk...) et Laurent Séries (multiples percussions, harmonium…), Léonore Boulanger utilise toutes les ressources du langage, questionne la problématique de la composition musicale (rythmique, instrumentale, mélodique) avec poésie. Poésie que l’on retrouve également dans les textes. Et puis la notion de jeu, jusqu’à l’utilisation parfois des instruments, n’est jamais très éloignée.
Entre abstraction, trouvailles sonores et mélodiques, ce Feigen Feigen est un voyage en terres nouvelles, une traversée singulière et exigeante qui ne peut laisser de glace, un bric-à-brac surréaliste parfois mais faisant sens finalement souvent.
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