Toi Non Plus (chroniques d'une séparation)
(Finalistes / Modulor) octobre 2016
Maud Lübeck est de retour (enfin, mais pas tout à fait car le disque sort le 14 octobre) dans nos platines avec son Toi non plus (chroniques d’une séparation). Découverte du grand public en 2012 avec son album La Fabrique, après avoir écumées les salles parisiennes parfois en première partie de grands artistes comme Monsieur Dominique A, la belle reprend sa jolie plume incisive et ses charmantes mélodies pour nous raconter son Histoire ou plutôt sa séparation sous la forme de dix charmantes petites chroniques, celles d’un amour évaporé.
L’ordre des chansons n’est évidemment pas anodin, les écouter dans l’ordre permet de mieux saisir la construction / création de cet opus construit au fur et à mesure de la déliquescence de son couple pour en faire au final un véritable disque de rupture. La disparition nous / lui permet de poser la situation, la rupture, la séparation, "un jour ou deux, un mois ou deux, un an ou deux, stop, Rewind", "je ne sais plus quand je t’ai perdu, ni comment il a disparu, un beau jour je ne l’ai plus vu, plus entendu…", pour ensuite introduire à travers les titres suivants sa vie désormais seule. Cette suite se résume à des doutes avec "Encore", charmant duo avec La Féline où elle susurre "j’aimerais me dire que tu m’aimes encore", des choix, des décisions, "j’oublierai que je l’aime" avec "L’imperméable", des constats avec "J’oublie" mais aussi des réponses cinglantes avec "Toi Non plus" et son refrain lancinant, premier extrait de l’album avec un clip très esthétique visible sur son site.
L’album décline des chansons tristes aussi bien au niveau des textes que des musiques mais aussi des petites perles euphorisantes comme "Je plus rire", sûrement la chanson la plus réussie et originale de l’album à mes yeux avec sa musique minimaliste et sa prose insouciante (Dominique A doit apprécier le résultat, je suppose). Evidemment, il y a aussi d’autres superbes titres "Tombe" et "La noyée", summum de la mélancolie pour la première, mélodie dramatique pour la seconde, qui nous renversent le cœur dès la première écoute.
Alors évidemment, sans aucune compassion peut-être, on en vient presque à se réjouir de la triste séparation qu’a connue Maud Lubeck tellement ce disque, produit mais aussi construction intime de celle-ci, nous touche profondément jusque "A la fin", ultime chanson, sublimissime, qui vient clore le disque de façon bouleversante. Avec l’envie de remettre le début très vite…