Comédie dramatique de Véronik Bourdoncle, mise en scène par Pascal Vitiello, avec Bérengère Dautun et Lou Guyot.
Paris, de nos jours, à Montmartre. Une jeune fille qui écrit. Sa mère vient de mourir. Depuis trois générations, les femmes de la famille ont perdu leur homme ou ont été abandonnées. Une malédiction pèse-t-elle sur elles ?
Grâce à Lucie, "grand’mère par procuration", la jeune fille va découvrir le secret de ses ancêtres et le secret même de la vie.
Véronik Bourdoncle, l’auteur de "Le marronnier de la rue Caulaincourt", a rédigé un texte-témoignage, une tranche de vie familiale ou de ce qu’il en reste.
L’homme absent, son mystère, la solitude des femmes, cachée sous le masque d’une sérénité trop affirmée, tels sont les thèmes de cette pièce atypique, intimiste, moderne et intemporelle, mise en scène avec délicatesse par Pascal Vitiello, qui ne fait pas ouvrir les portes mais les cœurs.
Deux comédiennes aux antipodes, comme les gens de la vraie vie, Lou Guyot, prometteuse, dans un rôle de petite fille à la fois gâtée et démunie, têtue et diablement sentimentale, et Bérengère Dautun, de la Comédie-Française, qui excelle en très digne dame indigne, n’écoutant rien que son optimisme, tenace et intrigante, pour le bonheur de la jeunesse, femme du Grand siècle ne jugeant pas les faiblesses du Petit, traquant le doute dans ses voiles et bien disposée à les chiffonner.
Le Funambule, entièrement reconstruit, nouveau lieu d’aventures, offre le plus beau décor à cette chronique des jours. Joli moment de Théâtre, avec un brin de provocation : oser le bonheur.
C.L. Morel |