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Frère Animal (Second Tour)  (PIAS)  octobre 2016

Il était une fois dans la douce et belle ville de Combley, une usine de culbuto, la Sinoc, la Mère nourricière des habitants, notamment de Jean le père de Thibaut et de Renaud. Thibaut, le fameux frère animal, une vingtaine d’années, mal dans sa peau malgré sa copine Julie qui, elle, rêve d’ailleurs. Thibaut qui, presque contre lui-même, ira travailler à la Sinoc, mais ne le supportant tellement pas qu’il finira par y mettre le feu.

Il était deux fois dans la douce et belle ville de Combley au sortir de prison, Thibaut retrouve son frère, sa petite amie et Benjamin un ancien camarade de classe. Le temps a passé, Renaud s’est marié, Julie a refait sa vie à Bruxelles, Benjamin s’est engagé politiquement pour le Bloc National le parti d’extrême droite, en cette année présidentielle cela a son importance. Thibaut va devoir réapprendre à vivre, trouver un travail, retrouver une place parmi des gens qui ont évolué sans lui, sans l’attendre. Finalement, Benjamin lui ouvrira grand les bras pour profiter de sa colère et de son sentiment d’abandon, pour le transformer à la vieille du premier tour, en militant du Bloc National…

Je sais, vous vous attendiez à ce que je parle d’un disque de Florent Marchet et Arnaud Cathrine et à la place je vous raconte une histoire, mais vous l’aurez compris ce disque ce n’est pas vraiment un disque, mais une histoire entière avec un début, un milieu et une fin (ouverte), alors que le premier volume en 2008 avait été pensé comme un livre-disque sur le monde du travail et qui, un peu par hasard, s’est retrouvé sur scène. Ce second opus lui a été pensé directement comme un livre-disque-spectacle, ce qui apporte une plus grande cohérence, moins de personnages, chacun dans son rôle, Valérie Leulliot est Julie, Nicolas Martel est Benjamin, Florent est Thibaut, Arnaud est Renaud. L’équipe initiale accueille également François Morel en narrateur, journaliste et Bernard Lavilliers en Jean, le père.

En plus d’être une histoire, il faut aussi bien comprendre que c’est un disque à thèse plus que réellement engagé, une histoire ancrée dans la réalité tentant de montrer d’où vient la tentation de l’extrême droite, comment les proches réagissent, et ce qui se cache derrière la vitrine d’un parti ripoliné, alors que dans l’arrière-boutique les discours et les idées rances restent toujours les mêmes. Que l’on soit en phase ou non avec leur thèse, leurs idées, il faut en tout cas saluer le courage de prendre aussi clairement position, alors que beaucoup laisse ouvert en permanence le robinet d’eau tiède, ne surtout déplaire à personne, ne rien dire, ne pas penser…

Florent Marchet et Arnaud Cathrine font le contraire, il prenne position, la présence de l’auteur de "Les mains d’or" en figure du père n’est pas qu’une simple coïncidence, mais bien la revendication d’une certaine idée de la chanson dite sociale, mais que l’on peut appeler plutôt sociétale. C’est-à-dire qui s’inscrit dans la vie de la société, cherchant à mettre des mots et des notes sur le quotidien, et ne pas se contenter de chanter "l’amour c’est bien alors que la haine ce n’est pas bien, même si parfois il y en a des qui méritent". Les textes coécrits par Florent Marchet et Arnaud Cathrine en plus de raconter l’histoire, sont comme autant de petits chapitres, ils sont parfois crus parfois drôles en creux, avec une grande liberté de ton et de forme, liberté qui se retrouve également dans la musique.

C’est Florent Marchet qui a composé entièrement les morceaux, et cela donne son disque le plus abouti, c’est-à-dire la synthèse parfaite de tous ses disques précédents, réussissant à marier des chansons aux mélodies accrocheuses "Vis ma vie", "Si tu veux savoir" à des morceaux en talk over sur des instrumentaux mêlant cordes et arrangements électroniques. On sent à de nombreux endroits l’influence d’avoir été compositeur de quelques bandes originales de films, on retrouve également l’amour de Florent pour les chœurs, les ponts déstructurés, les changements de rythme, les envolées… Nous sommes en terre connue et pourtant jamais dans la redite, c’est une des forces de Florent Marchet : avoir un vrai univers musical, immédiatement identifiable mais toujours surprenant, cela s’appelle avoir du talent et un style.

Il faut également saluer Nicolas Martel incroyable en Mère Noël lors d’un précédent spectacle de Florent Marchet, il livre ici une parfaite performance en militant d’extrême droite, glaçant et totalement cynique en opposition avec la douceur incarnée qu’est Valérie Leulliot. Et si le chant de Florent Marchet est toujours aussi poignant et sur le fil, Arnaud Cathrine ose enfin donner de la voix, et à réellement chanter, on découvre avec étonnement qu’il est très bon chanteur également (en fait personne n’en doutait). Cela donne un disque réussi, certes avec une thèse avec laquelle on peut être en accord ou non, mais je ne suis pas éditorialiste politique mais simplement chroniqueur musical, donc je me limite à vous parler du disque et c’est à vous de vous faire votre opinion, c’est un disque qui ne peut pas laisser indiffèrent, qui oblige à réfléchir sur soi-même, sur ses convictions, sur ses comportements, un disque qui incite à prendre la parole, à débattre. Ils sont rares les disques comme celui-ci. Un disque dont on a hâte de découvrir sur scène puisqu’il a été également pensé pour ça.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Florent Marchet
Le Bandcamp de Florent Marchet
Le Soundcloud de Florent Marchet
Le Facebook de Florent Marchet
Le site officiel de Arnaud Cathrine
Le Facebook de Arnaud Cathrine
Le Facebook de Frère Animal


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# 26 juillet 2020 : Que le spectacle (re)commence

Des petits concerts commencent à pointer le bout de leur nez, des petits festivals accueillent timidement leurs premiers spectateurs du côté du théâtre... Ce n'est pas encore ça, mais c'est une meilleure nouvelle que si rien ne se passait. Voici le programme de la semaine (et n'oubliez pas le replay de la MAG #7)

Du côté de la musique :

"Pain olympics" de Crack Cloud
"Waiting room" de We Hate You Please Die
"Surprends-moi" de Cheyenne
"Nina Simone 1/2" le mix numéro 20 de Listen in Bed
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Noshtta" de L'Eclair
"Moderne love" de Toybloid
  "Les îles" de Benoit Menut
"Echange" de Brussels Jazz Orchestra, Claire Vaillant & Pierre Drevet
et toujours :
"INTENTA experimental & electronic music from Switzerland 1981-93" par divers artistes
"Jimmy Cobb" mix #19 de Listen In Bed
"Chausson le littéraire" de Musica Nigella & Takenori Nemoto
"Alessandro Scarlatti, il Martirio di Santa Teodosia" de Thibault Noally & l'Ensemble Les Accents"

Au théâtre :

en salle dans le cadre des Estivades du Théâtre Le Verbe fou à Avignon:
"Requiem pour un louis d'or"
"Une Reine en exil"
"Le corps de mon père"
et miscellaneous at home :
"A mon seul désir" de Gaëlle Bourges
"L’Amour Vainqueur" d’Olivier Py

"Cabaret Apocalypse" de Jonathan Capdevielle
"Le Pays lointain (un arrangement)" par Christophe Rauck
"A 90 degrés" de Frédérique Keddari-Devisme
"Le Malade imaginaire" par Michel Didym
"Les Bonobos"
de Laurent Baffie
et finir en chant et musique avec un grand écart stylistique de l'opéra à al comédi emusicale :
"Katia Kabanova" de Leos Janacek par Christoph Marthaler à la comédie musicale kitsch avec "Cléôpatre, dernière reine d'Egypte" de et par Kamel Ouali

Expositions :

en virtuel :
"Warhol" à la Tate Modern de Londres Exhibition Tour avec l'exhibition tour par les commissaires et et 12 focus
"Plein air - De Corot à Monet" au Musée des impressionnismes de Giverny
avec l'audioguide illustré ainsi qu'une approche en douze focus
en real life :
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières

Cinéma

en salle :
"Guendalina" d'Alberto Lattuada
dans son salon :
"Fitzcarraldo" de Werner Herzog
"Un long voyage" de Lucia Murat
"Les Portes du temps" de David L. Cunningham
"Noise" de Henry Bean
"Cookie" de Léa Fazer
et un spécial Abbas Kiarostami avec :
"Au travers des oliviers"
"Et la vie continue"
"Close-up"

Lecture avec :

"Il était deux fois" de Franck Thilliez
"La goûteue d'Hitler" de Rosella Postorino
et toujours :
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Fleishman a des ennuis" de Taffy Brodesser-Akner
"Summer mélodie" de David Nicholls
"La Chine d'en bas" de Liao Yiwu
"La nuit d'avant" de Wendy Walker
"Isabelle, l'après midi" de Douglas Kennedy
"Les ombres de la toile" de Chris Brookmyre
"Oeuvres complètes II" de Roberto Bolano
"Un été norvégien" de Einar Mar Gudmundsson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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