Avec "L'Art de la Paix - Secrets et Trésors de la diplomatie", le Petit Palais accueille une exposition singulière et inédite initiée par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international qui détient un conséquent corpus d'archives diplomatiques.
Conçue sous le commissariat général de Richard Boidin, directeur des Archives diplomatiques, et de Christophe Leribaultd, directeur du Petit Palais, elle s'avère d'une grande amplitude séquentielle signifiée, en ouverture, avec une tapisserie du 15ème siècle représentant le corps au corps d'un champ de bataille en gros plan et la toile de Georges Leroux "Aux Eparges" avec des "poilus" de la Grande guerre enterrant leur camarade.
Le parcours chrono-thématique est superbement scénographié par Philippe Pumain qui comporte notamment deux
points d'orgue, la salle panoramique à 360°, articulée autour de l'étonnante lettre
feuille d'or gravée adressée par le roi de Siam à Napoléon III, consacrée à un florilège des prestigieux documents de la diplomatie et la monumentale salle à colonnades dédiée à la grande peinture du 18ème siècle et ses représentations allégoriques de la paix.
L'Art de la Paix, du palais aux institutions supranationales
Exposition à vocation historique, elle se décline en l'imbrication de trois volets complémentaires que sont la monstration de documents qui matérialisent les accords de paix, le portrait des acteurs et artisans de la paix et la représentation idéalisée du concept de paix avec l'insertion de peintures, sculptures et objets comme la précieuse "table de Teschen" fabriquée par l'orfèvre Johan-Christian Neuber.
L'histoire de la France guerrière se déroule en creux avec de nombreux portraits officiels, du cardinal de Richelieu peint par Philippe de Champaigne à Talleyrand par
Pierre-Paul Prud'hon.
en passant par les souverains français, en résonance avec les traités de paix qui sont autant d'occasions de liesse populaire.
Comme celle pavoisée de drapeaux tricolores immortalisée par Claude Monet ( "La Rue Montorgueil à Paris") retenue comme visuel pour l'affiche de l'exposition alors même qu'elle se rapporte à la célébration de la fête de la paix et du travail du 30 juin 1878 décrétée par le gouvernement à l'occasion de la troisième exposition universelle parisienne, symbole du redressement de la France après la débâcle de 1870;
L'exposition se clôt de manière un peu décevante sur un 20ème siècle
en grande partie escamoté même s'il est placé sous l'égide de l'incontournable "Colombe de la paix" de Picasso.
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