Simplicité, raffinement et émotions…Here is Malcolm Middleton. Résumer Mr Malcolm à la moitié de The Arab Strap devient ces jours-ci forcément réducteur, tant la qualité de ces douze compositions surprendra tout auditeur lasser par tant de songwriter aux mots plats.
Le poil roux (scotish style oblige), la tête haute et la guitare bien pendue, Malcolm livre ici son album le plus personnel à ce jour, mais, chose étonnante, aussi le plus accessible.
5:14 fluoxytine seagull alcohol john nicotine, titre à rallonge pour un album neurasthénique, s'étalait quelque peu dans la complaisance dépressive. Exit les arpèges douloureux et le mal être pour ce deuxième opus au titre concis et rêveur…Into the woods se révèle comme la métaphore d'un artiste simplement fier de l'être.
"Break my heart”, “Monday night nothing”, “Autumn”. Autant de singles imparables qui font mouche et touche un but inespéré : classer Malcolm Middelton dans la catégorie des songwriters intouchables.
Album fait de faunes et de flores, Into the woods se révèle aussi agréable qu'une une ballade du dimanche à l'ombre des conifères. Un peu de My bloody valentine ("Loneliness shines"), un zeste de Nick Drake ("Devastation"), Malcolm se diversifie et renouvelle un genre éculé : le songwriting qui fait chaud au cœur et secoue les jambes. Vaste ambition rendue sans doute possible grâce aux contributions d'amis musiciens (Mogwai et The Delgados) sur cet album inattendu.
Lascif sans être lassant, Into the woods ouvre donc de belles perspectives pour Malcolm Middleton. Au point de s'interroger sur la réelle nécessité de The Arab Strap pour un songwriter si talentueux et - enfin - en pleine possession de ses moyens.
La qualité étant souvent l'ennemi du commercial, prions ensemble mes frères pour la consécration de cet écossais si atypique. Malcolm Middleton vient simplement de fournir le kit de survie essentiel pour toute randonnée escarpée ou fin de soirée trop longue.
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