Malcolm Middleton : La rencontre.
De passage à paris pour la promotion de Into the woods, dernier opus à parâtre le 13 juin, Malcolm Middleton a tout les atouts pour séduire l'intervieweur : Un album magnifique, une timidité attachante et un regard sensible, reflet de sa propre musique. La rencontre était donc de rigueur, quelques heures avant l'enregistrement d'une session acoustique aux locaux de Radio Aligre.
Little Tom (essoufflé car un petit peu en retard à l'interview…) : L'écoute attentive d'Into the Wood laisse apparaître une joie de vivre plus marquée que sur votre disque précédent, "5:14 fluoxytine seagull alcohol john nicotin", êtes vous simplement plus heureux aujourd'hui ?
Malcolm Middleton : Tout à fait, mon premier album solo, enregistré dans la foulée de mon travail avec Arab Strap, était beaucoup plus sombre. J'étais moi-même assez déprimé et replié sur moi-même, cloîtré chez moi pendant plusieurs semaines…Les idées sont donc venues progressivement, le temps pour moi de mettre à plat mon expérience en groupe... Nous avons donné beaucoup de concerts avec Arab Strap.
D'où vient donc cette évolution entre vos deux albums solo ?
Malcolm Middleton : Je ne sais pas vraiment…Je me sens plus serein et posé. L'album a été enregistré en moins d'un an, à la maison, après notre tournée avec Arab Strap. Les compositions sont venues naturellement à la guitare, et puis j'ai fait appel à d'autres amis pour les instruments qu'hélas je ne maîtrise pas…
Justement, la participation des musiciens de Mogwai et The Delgados vous a-t-elle beaucoup aidée dans la réalisation de cet album ? On entend effectivement pas mal de claviers sur cet album…
Malcolm Middleton : Tout à fait. Même si j'ai composé toutes les chansons, l'apport de tous ces musiciens a forcément enrichi ma musique, même s'ils étaient déjà présents sur mon album précédent. Et nous allons jouer ensemble un peu partout pour la promotion d'Into the woods, notamment à Paris j'espère, peut être en septembre…
Des titres comme Break my heart ou Monday night nothing sonnent bien plus pop que les compositions du premier album…
Malcolm Middleton : En effet, je me suis dit qu'il était peut être temps de passer à autre chose et d'évoluer, tout simplement. L'ajout d'un piano a sûrement été bénéfique dans la réalisation de cet album. Au bout du compte je ne cherche pas à m'influencer de tel ou tel songwriter, que j'écoute finalement assez peu..
Quel est selon vous la différence entre l'enregistrement d'un album d'Arab Strap et d'un album solo ?
Malcolm Middleton : Il est plus difficile pour moi d'écrire pour Arab Strap, plus de compromis et de concessions en fait…Composer un album solo est toujours une étape plus personnelle, où j'arrive vraiment à exprimer mes émotions et mes idées. Mais mon travail avec Arab Strap reste totalement différent, musicalement et humainement. Et les paroles, très importantes, sont vraiment le reflet de ce que je suis.
Pour revenir globalement sur l'album, je me demandais justement pourquoi avoir choisi Into the woods comme titre pour votre album, dont la pochette est soit dit en passant superbe ?
Malcolm Middleton : Merci pour le compliment…En fait j'ai dans mes connaissances un ami dessinateur qui a réalisé des dizaines de maquette pour cet album, et lorsque je suis tombé sur ce dessin assez enfantin d'un enfant entrant dans une forêt…Je me suis dit : "C'est cette pochette qu'il me faut !". J'étais vraiment sous le charme.
Les sonorités et le visuel de cet album vous correspondent donc parfaitement…
Malcolm Middleton : Exactement. Je pense simplement qu'au travers de cette pochette, c'est avant tout le petit Malcolm que j'ai tenté de retrouver, pour revenir à une vision plus innocente et pure dans ma musique et mes compositions….
Une question qui n'a rien à voir…qu'auriez vous pu faire si vous n'aviez pas été musicien ?
Malcolm Middleton : (Hésitation et sourire…Malcolm se tourne vers l'attaché de presse de PIAS...) Peut être attaché de presse pour une maison de disque !!! Je n'ai jamais vraiment réfléchi à ça…En fait je pense être assez chanceux. Je n'ai jamais vraiment fait de plans de carrière, mais je pense que cela aurait de toute manière été un métier en rapport avec la musique : producteur peut-être.
Un album à conseiller aux frenchies? Une découverte anglaise ou autre?
Malcolm Middleton : En ce moment, j'écoute deux groupes écossais issus du rock alternatif…Odeon Beat Club, très dansant. Et Viva, avec un son très "Franz Ferdinand " en plus écossais bien sûr…Je vous recommande vivement les deux !
That's all folks…Vingt cinq de minutes plus tard, l'intervieweur est comblé, il s'empresse de rentrer chez lui pour repasser en boucle un album tout en finesse, qui espérons-le, saura trouver son public. Malcolm Middleton, déjà loin, poursuit son chemin comme tout bon songwriter qui se respecte. L'Ecosse est décidément un bien beau pays. |