One woman show écrit et interprété par Elodie Poux dans une mise en scène de Florent Longépé.
Contrairement à l'expression attachée à son patronyme anaplourien, Elodie Poux a un joli minois et est plutôt croquignolette telle une poupée dans sa robe corolle à patriotique imprimé tricolore.
Mais ses anachroniques Doc Martens rouges, et ailées, mettent la puce à l'oreille de l'observateur. Car la dodue trentenaire n'est pas une inoffensive poupée mais une créature hybride de Femlin et de Chucky.
Entrée dans le monde de l'humour avec "Le syndrome du Playmobil", elle a intégré la famille au féminin du prosaïque trash qui ne fait pas dans la dentelle, dont Elisabeth Buffet est la grande soeur, avec une recette décapante : un registre monomaniaque, un mélange de stand up à "vannes" et de galerie de portraits et une écriture d'un cynisme absolu, à prendre au second degré bien évidemment, quoi que...
Manifestement inspirée, sinon traumatisée, par un passé d'animatrice péri-scolaire en maternelle, les insupportables "chères" têtes blondes constituent son coeur de cible, au sens propre du terme puisque source d'idées assassines pour lesquelles seul un stoïcisme de Playmobil empêche le passage à l'acte, ainsi que leurs "mamans", des mères qui ont franchi le Rubicon du borderline pour atteindre les rives de la psychopathie.
Sous la direction de son homologue nantais Florent Longépé, appellant un chat un chat, et d'ailleurs avec elle, et accessoirement, les félinés passent directement à la casserole, Elodie Poux ne s'encombre pas de bien-pensance et dispense une performance hypervitaminée pour rire en toute sérénité et se dédouaner de mauvaises et horribles pensées qui, sans doute, ont toutes, un jour, effleuré, voire traversé, les esprits exaspérés.
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