Daniel Green alias Laish signe sur le label bordelais Talitres (qui fête ses 15 ans cette année !) pour un troisième album indie-folk touchant et délicat.
Le Brightonian Daniel Green n’est pas un inconnu, on l’a déjà croisé chez les excellents et largement sous-estimés The Leisure Society ou Rozi Plain, tous font partie du collectif folk Willkommen qui est aussi un label. Brighton, en plus d’être une ville charmante où se rassemblent des Mods tous les week-ends, grouille d’artistes.
J’avais découvert ce groupe avec son album Obituaries paru en 2013. Superbe album folk et baroque, magnifiques chansons que "Warm the wind" et "Carry Me". On tombe forcément sous le charme. La voix de Daniel Green est chaude, grave et suave, hyper sensuelle et séduisante.
Après une telle réussite, l’arrivée d’un nouvel album est toujours ressentie avec appréhension. Peur de la redite, peur d’un virage à 180°, bref, peur d’être déçu.
Les notes de la première chanson intitulée "Vague" résonnent. On n’est pas dans le flou bien longtemps, l’univers de ce romantique anglais s’installe, la mélodie s’écoule, douce, calme et voluptueuse. Une mélancolie plane sur cette ouverture, belle et follement triste. Cet artisan, à l’oreille aiguisée et aux doigts d’or, nous emmène dans son univers, capte notre attention, on retient son souffle, on respire avec lui, on ferme les yeux en sécurité et on ouvre ses oreilles et ses sentiments. On se dénude avec lui en toute sécurité, je me sens rassuré chez lui.
C’est sur des notes enjouées que démarre le popisant "Learning to love the bomb", répété à qui veut bien l’entendre, la bombe est ici l'Administration.
C'est ainsi que le combo Laish égraine ses dix compositions douces amères, des saynètes de vie où tout un chacun pourra se reconnaître. Brexit ou pas Brexit, nous aimerons toujours nos grands bretons d'amis et on accueille Laish à bras ouvert, la très belle surprise de fin d'année.
Beaucoup de belles choses en cette rentrée que ce soit sur le plan musical, théâtral, littéraire ou cinématographique. On vous en parle sans plus attendre dans cette nouvelle édition de Froggy's Delight. En route.