L’histoire commence au lever du soleil, il se sert un café brûlant et sort sa guitare en se regardant dans les volutes. Parnell construit Ce qu’il en reste, tout en douceur et velouté, pendant que le café tiédit, à l’image de l’album, il ne sera jamais froid.
Intimiste, ce premier album de Parnell est un voyage en introspection des sentiments. Une douce musique intérieure flotte tout au long de Ce qu’il en reste, ce qu’il reste des histoires, des rencontres, des vécus.
Une guitare, une voix, quelques percussions, de la mélancolie et un regard rêveur. Parnell sculpte une silhouette de souvenirs à l’imparfait. Son chant est un flow calme et apaisant, évocateur de plaines désertiques et d’horizons muets. Un pont entre ici et ailleurs.
Parnell chante les espoirs et les déboires amoureux : "set me free, c’est sur ces quelques phrases si clairement dites que le malaise s’installe et qu’il envisage la fuite, c’est sur ces quelques mots qu’elle le quitte". "Comptine du cancre" raconte la douleur de la séparation, et de ces derniers mots douloureux laissés en conclusion de souvenirs doucereux.
C’est également en douloureuse douceur qu’il chante la spéculation humaine, cette manie qu’on les gens de bavasser sur ce que font les voisins, sur cette manie de parler à mots couverts, cette manie de lire entre les lignes, cette habitude de vouloir comprendre ce qu’il se passe réellement, cette envie de préserver nos âmes du mal… ("Les non-dits") "mais quand les non-dits se transforment en qu’en dira-t-on, soumis à n’importe quelle interprétation, je ne suis plus maître de moi, plus maître de rien".
Une paire d’escarpins talons hante l’album, c’est pour elle que Parnell élabore son album, avec la glaise d’un amour perdu, rêvé, imaginé… de son fantasme déchu. L’espoir est à une distance que le cœur ne sait pas forcément contenir ("Pour que mon cœur") : "Mais loin des yeux, loin de mon cœur, je ne respire encore que trop peu, avec mes envies d’ailleurs, sans lueur je ne fais pas long feu".
Ce qu’il en reste sera un grand vide si votre cœur se languit pour votre moitié perdue dans l’Eden, Ce qu’il en reste sera une langueur qui pénètrera votre cœur, sans savoir d’où elle vient, sans connaître la destination, ce qu’il en reste est le chemin, une douce mélancolie qui vous enveloppe, comme un manteau de neige laisse l’horizon silencieux, Ce qu’il en reste est un recueillement discret, Ce qu’il en reste est un charmant romantisme désuet.
Pour les soirées d’hiver, emmitouflés, avec une provision de réconforts sucrés, des soupirs et des sourires, des souvenirs et des fous rires, des larmes et des plaisirs simples. L’automne n’a qu’à bien se tenir.