Spectacle musical autour de poèmes de Louis Aragon conçu et interprété par Sandra Aliberti, Lionel Mendousse et Bertrand Ravalard.
Après avoir exploré le répertoire de Leo Ferré dans "Des voyageurs dans ta voix", la Compagnie La Canopée s'est immergée dans l'oeuvre poétique de Louis Aragon, chantre de la poésie engagée et militante pro-communiste de la première moitié du 20ème siècle. Et plus précisément, celle des décennies 1920-1940, dont les thématiques lui ont semblé comporté de nombreuses résonances avec la situation contemporaine.
Ainsi elle présente un florilège de textes sur la guerre et la résistance ("Tu n’en reviendras pas", La guerre, et ce qui s’ensuivit"), la misère sociale ("Complainte des chômeurs"), la lutte ouvrière ("Je donne congé aux patrons"), l'utopie communiste ("Hymne") et également l'amour ("Les amants de Magnitogorsk", "Il n’y a pas d’amour heureux").
Illustrée d'images d'archives du front de la Première guerre mondiale, de bombardiers de la Seconde et de hauts fourneaux industriels, cette traversée historico-musicale dont le titre "Je chante l’homme et ses armes" emprunte à la préface du recueil "Les yeux d'Elsa", phrase qui se trouve être le premier vers de "L'Enéide" de Virgile, s'inscrit dans le registre du récital poétique.
En effet, elle se compose de textes dits, de chanté-parlé et de mises en musique originales composées par Bertrand Ravalard et Lionel Mendousse, qui officient également sur scène et au chant. Leurs partitions de distinguent par leur éclectisme et leur adéquation avec chaque poème de celles qui présidaient dans les années 1950-1960.
Respectivement aux claviers et au violon/guitare/batterie, ils entourent Sandra Liberti, comédienne-chanteuse, qui ne pratique pas la chanson "rive gauche", préférant la sobriété d'interprétation à la théâtralisation pour porter les mots du poète et dont la voix douce incite davantage au désenchantement qu'à l'activisme combattant.
Avec la collaboration artistique de Clotilde Ramondou et celle de Jacques Besse aux lumières, la Compagnie La Canopée inscrit un nouvel opus sensible et réussi à son actif. |