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puce Des Arbres à abattre (Wycinka Holzfällen )
Théâtre National de l'Odéon  (Paris)  décembre 2016

Comédie dramatique d'après le roman éponyme de Thomas Bernhard, mise en scène Krystian Lupa, avec Bożena Baranowska, Krzesisława Dubielówna, Jan Frycz, Anna Ilczuk, Michał Opaliński, Pempus, Halina Rasiakówna, Piotr Skiba, Ewa Skibinska, Adam Szczyszczaj, Andrzej Szeremeta, Marta Zieba et Wojciech Ziemianski.

Dans "Des Arbres à abattre", l'implacable et ratiocinateur écrivain et dramaturge autrichien Thomas Bernhard s'érige en censeur intransigeant pour stigmatiser le renoncement aux idéaux de jeunesse des membres d'un cénacle artistique auquel il a appartenu et condamne leur opportunisme social et artistique qu'il a lui même pratiqué.

Cet opus placé sous l'emprise d'un état ambivalent de haine/amour, qui pourrait s'intituler "Dîner chez les Auesberger" et d'une métaphore sylvestre, explore les thématiques de la quête artistique, de la posture de l'artiste et de ses rapports avec les institutions et le pouvoir ainsi que, en filigrane éclairé par l'épilogue, du processus de création littéraire comme une vampirisation du réel et des êtres.

Thomas Bernhard se livre simultanément à un satirique et impitoyable jeu de massacre et à une auto-introspection non résiliente suscités par le retour au bercail et dans le cénacle de sa jeunesse de l'écrivain à la faveur d'une invitation à dîner qu'il n'a pas su refuser mais qui, sur place, se défausse en se positionnant en spectateur-narrateur.

La magistrale adaptation scénique par le metteur en scène Krystian Lupa résultant d'un texte apocryphe incluant les improvisations des comédiens, se déroule en deux parties, assorties de flash-backs sous forme d'inserts vidéos, naviguant entre l'hyper-réalisme au rythme larghissimo qui restitue la situation en illusion du temps réel, la divagation mnésique avec des scènes surnuméraires et le choeur de consciences qui, pendant plus de quatre heures, opère une singulière et fascinante immersion spatio-temporelle.

Les Auesberger, monsieur, (Wojciech Ziemiański) compositeur alcoolique et madame, (Halina Rasiakówna), cantatrice compassée,donnent un de leur fameux dîner artistique réunissant leur petit clan avec ce soir-là, en invité de marque, le "phénoménal" comédien du Théâtre National à l'affiche de la pièce "Le canard sauvage" de Henrik Ibsen dans le rôle d'Ekdal.

Cette version contemporaine du clan des Verdurin brossé par Marcel Proust se compose, selon les termes de l'auteur, des "onanistes sociaux" que sont deux écrivaines vieillissantes, ex-prometteuses jeunes pousses qui projetaient de détrôner Virginia Woolf (Ewa Skibińska) et Gertrud Stein (Bożena Baranowska), la relève en posture post-moderne de dénigrement représentée par deux écrivains arty, un post-punk (Michał Opaliński) et un hipster (Adam Szczyszczaj).

La première partie, en attendant Ekdal, dessine les caractères commentés par l'invité observateur et commentateur (Piotr Skiba) qui se tient à distance, hors cadre, et montre, dans un salon installé dans un cube en plexiglas tel une boîte d'entomologiste, les personnages confinés dans une interminable attente qu'ils ne parviennent pas à meubler et dans une inaction rendue délétère par la proximité des funérailles d'une des leurs, une comédienne ratée éprise d'absolu qui s'est suicidée (Marta Zięba).

Elle fait office de (très) longue scène d'exposition bien tenue par le jeu magistral des comédiens de la troupe du Teatr Polski de Wroclaw dans laquelle sont traqués tous signes de veulerie, mensonge, hypocrisie, compromission et lâcheté de ces pathétiques narcissiques.

Sa singularité paradoxale tient à la combinaison entre un déroulement à un rythme larghissimo restituant la situation en illusion du temps réel et le parti-pris de superpositions des voix, celles de la voix des invités qui parvient étouffée nonobstant les micros hf et celles des personnages et du narrateur, qui évoque la polyphonie qui préside aux "Vagues" de Virginia Woolf, et, en sus, celle inattendue et omniprésente du metteur en scène hors vue qui se manifeste en grommellements et remarques scéniques.

Ces dernières sont réitérées lors de la seconde partie en forme de psychodrame analytique de groupe qui commence comme une jubilatoire comédie burlesque avec l'arrivée du comédien (Jan Frycz), cabotin pétri d'autosatisfaction et sentencieux qui entend bien être la vedette de la soirée et monopolise la parole en discours d'autosatisfaction ponctuée par les les interventions cocasses d'une vieille cuisinière tchekhovienne (Krzesisława Dubielówna) pressée d'en finir de sa journée.

L'attitude de celui-ci, qui préside une tablée à la prophétique disposition "cénique", et ses propos, dont certains ne sont pas sans fondement vont ébranler les egos, sidèrent et exaspèrent l'assemblée qui sombre dans la déréliction au son de la mélodie diatonique au lent crescendo du "Boléro" de Ravel.

Le spectacle accompli mérite l'ovation.

 

MM         
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