Spectacle musical conçu et interprété par Michel Puyau, Sylvain Richardot et Xavier Cherrier sous la direction de Marinette Maignan.

Quand on les connaît, on les retrouve en un quart de seconde tels qu'on les a quittés quelques années auparavant. Quand on les découvre, il ne faut au maximum qu'une chanson pour qu'on les adopte.

Et, dès lors, pour tout le monde, voilà deux heures de rires garantis dans une brillantissime revue d'effectifs de la chanson française sous toutes ses formes, avec en prime un singulier numéro de ventriloquie dont on risque de se souvenir très longtemps.

Pouvant consacrer quelques minutes à une invention aussi géniale que le Sopalin, en dédier d'autres au "Label Bio" pour les poulets, évoquer les comiques troupiers et Bill Gates dans la même séquence, Chanson Plus Bifluorée domine constamment son sujet.

On appréciera particulièrement le "Shaker à chansons" permettant, par exemple, à Léo Ferré de chanter "Y'a de la joie" sur l'air "d'Avec le Temps" et, en rétorsion, à Charles Trenet d'interpréter les paroles d' "Avec le temps" sur l'air de "Y'a de la joie".

Pour mettre en valeur ce spectacle qu'ils ont intitulé "Cuvée Spéciale", les trois grognards de Chanson plus bifluorée ont fait une nouvelle fois appel à Marinette Maignan dont la mise en scène est d'une grande limpidité et d'une rare efficacité. Tout s'enchaîne sans aucun temps mort et l'on est extrêmement bien nourri avec des morceaux de premier choix.

S'amusant plus des classiques de la chanson française que des tubes du moment, cette "Cuvée Spéciale" pourrait bien être le spectacle qui correspond à la maturité du groupe, car à la loufoquerie débridée répondent de jolis moments d'émotions, comme ce "Bon Public" où les trois artistes chantent les "têtes sympathiques" de leurs fidèles spectateurs.

Goûter au plus vite leur nouvelle cuvée s'impose et, n'en déplaise à tous les rabat-joie, elle peut se boire sans modération et sans attendre, puisqu'on sait d'ores et déjà qu'elle est un grand millésime.