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Interview  (Paris)  mercredi 15 novembre 2016

Préparation de session dans la maison des Froggy. On a sorti les pistaches, les bretzels, de quoi faire des tartines diverses, et d’autres remontants à consommer avec modération pour accueillir deux des membres du groupe Les Fatals Picards. C’est ça, le professionnalisme. Et une petite discussion pour détendre l’atmosphère. "De quoi jouez-vous ?" De malchance, répond Laurent Honel, le guitariste. Et pendant ce temps, à quoi joue Paul Léger, le chanteur du groupe ? Pour le moment, à gratouiller la tête d’un fier matou passablement blasé. Sous le regard paresseux du chat, Paul et Laurent (dit "Billy") jouent trois de leurs chansons, qu’ils alternent d’improvisations très… personnelles (on n’entendra plus jamais Christophe Maé de la même manière).

Après la session, on a commencé une interview avec, à la main, une belle feuille pleine de questions qui s’enchaînaient merveilleusement bien. Mais heureusement, la réalité est plus imprévisible, et bien plus dynamique….

Paul Léger : On est tout à vous.

Vous venez de sortir pour la première fois un vinyle. Qu’est-ce que ça change dans la manière de concevoir l’album ? Est-ce quelque chose de positif ou une contrainte ?

Paul Léger : Nous, en fait, on envisage plus l’album en tant qu’album. Après, pour les autres supports, on adapte en fonction du support. Genre, là, on a fait le vinyle, on a été obligé de virer des chansons ; on n’a pas imaginé l’album en tant que vinyle ou en tant que truc dématérialisé. L’idée de départ de travail, c’est de faire un skeud.

Laurent Honel : En fait, on a fait l’album en crowdfunding, donc financement participatif, en demandant à des fans de financer l’album en échange de l’album, et il fallait trouver des idées de contreparties. A un moment, l’un de nous a dit : "ça serait cool qu’il y ait une version vinyle de l’album", parce qu’on avait déjà prévu un calendrier, des places de concert gratuites…

Paul Léger : On y a pensé après, quoi !

Laurent Honel : Le vinyle, c’est la conséquence de l’obligation que tu as quand tu fais du financement participatif. C’est une chouette obligation pour nous, c’est stimulant de trouver des contreparties originales pour aller au-delà du simple disque.

Paul Léger : Oui, un vinyle, c’est un truc auquel tu penses de temps en temps, mais tu ne vas pas lancer la fabrication d’un vinyle exprès. Là, du fait que ça soit dans le crowdfunding, on en a en stock, ça se vend, ça intéresse les gens.

Laurent Honel : Moi, je l’ai mis sur ma bibliothèque, il est joli.

Paul Léger : Ouais moi j’ai une platine et j’ai pas mal de vinyles aussi, j’ai été très fier d’avoir un vinyle à moi.

Laurent Honel : Oui, parce qu’on fait ça aussi pour nous, c’est un plaisir !

Paul Léger : Autant ça fait des années qu’on fait des disques avec les Fatals, mais ça ne m’intéressait pas de mettre le CD à la maison, autant mettre le vinyle, j’étais hyper content. Surtout que tu peux le mettre en 45 et ça accélère tout, c’est marrant.

Laurent Honel : Du coup ça fait Paul et les Chipmunks.

Il y a donc un attachement au support, même pour vous quand vous écoutez de la musique ?

Laurent Honel : Tu veux dire qu’on est vieux, c’est ça en fait ! La musique, plus on est proche de l’organique, mieux c’est ! Avec le vinyle, on se rapproche de choses plus anciennes et c’est vrai que c’est très agréable. Il y a des petits plaisirs : l’autre fois avec des copains qui ont une platine vinyle, on s’est retrouvé à réécouter Harvest de Neil Young, en buvant un bon whisky, eh ben…

Paul Léger : Ouais sale hippie.

Laurent Honel : … C’est un vrai plaisir !

Paul Léger : Tu rentres chez ouat, la petite elle fait les devoirs, tu t’installes, tu prends ta petite bière et tu mets un vinyle des Cure, c’est cool !

Laurent Honel : Tout était cool jusqu’à ce que tu dises les Cure honnêtement… Oh c’est marrant, on nous a offert des bretzels en forme de noisette !

Paul Léger : Vous n’auriez jamais dû mettre des pistaches, parce que je vais toutes les exploser.

Comment décidez-vous de l’ordre des chansons sur l’album ?

Paul Léger : En fait, pour nous, les Fatals, ce qui est un peu difficile, c’est qu’on a des thématiques de chansons hyper différentes et aussi au niveau de l’orchestration c’est hyper différent. Ce n’est pas vraiment pensé en amont : on a toutes les chansons et on essaie de les mettre dans l’ordre qui nous semble le plus logique. Ce qui nous a permis de lier un peu le truc, c’est qu’on a fait des interludes.

Laurent Honel : Mais il y a deux trois thématiques qui se recoupent dans l’album effectivement.

Paul Léger : On est un groupe qui fonctionne en chansons. Il faut se dégager de l’idée de faire des albums, comme c’est ancré dans l’inconscient collectif depuis des années : il faut que les artistes fassent un album. Nous, ce qui nous correspondrait le plus à la limite, ce serait de sortir des 45 tours, ou des maxi 45, 3 ou 4 chansons et tu fais ça plus souvent ! Tu fais un maxi 45 tous les deux, trois mois.

Laurent Honel : C’est marrant parce que je lisais la bio de Bruce Springsteen, en fait quand Sergent Pepper est arrivé (huitième album des Beatles), ça a modifié la conception de l’album, les gens ont commencé à se dire qu’il fallait faire des albums concept. C’est-à-dire que l’album doit avoir une certaine forme d’unicité, une cohérence globale. Alors qu’avant les gens pensaient en terme de chansons, on essayait de faire des tubes, on fait des 33 tours avec ça. Nous, ce n’est pas tant l’idée de faire des tubes, mais c’est qu’on pense en chansons. On fait des chansons, et puis bon il se trouve qu’à un moment donné, il faut faire un album, le marché fonctionne comme ça.

Paul Léger : Chez nous, l’organisation des chansons n’est pas préméditée.

Du coup les interludes, c’est plus pour lier les chansons ?

Laurent Honel : C’est Paul qui voulait ça, c’est son amour du rap.

Paul Léger : L’idée de l’interlude vient aussi de la chanson un peu cachée. Ce n’est pas la chanson pas assumée mais disons que c’est la chanson qui est bien, mais qui ne mérite pas d’être une vraie. C’est une blague, quoi ! Ça permet de donner un peu d’aération à l’album. Il y a des interludes qui sont juste des petits sketches aussi qui sont bien. En fait, on n’a pas de temps spécifique pour l’écriture des chansons, on écrit un peu tout le temps. Et à un moment, c’est comme un enfant qui doit faire sa rédac pour le mardi et on est lundi soir, on a toutes nos chansons et on se demande dans quel sens il faut les mettre.

Dans les albums précédents, vous mettiez des chansons cachées à la fin, pourquoi avoir changé ?

Paul Léger : Les chansons cachées on a déjà fait ça quarante fois.

Laurent Honel : On déteste refaire deux fois la même chose.

Paul Léger : Les chansons cachées, c’est des chansons un peu pas assumées, différentes, et au lieu de les planquer à la fin, on les a mises au milieu, entre des chansons, mais on les a nommées interludes. C’est une chanson que tu vas prendre différemment des autres. Enfin je pense. Après peut-être que le commun des mortels ne le prend pas comme ça…

Laurent Honel : Oui mais notre public n’est pas le commun des mortels non plus.

Paul Léger : Il y a des chansons à la con qui sont bien en tant qu’interlude mais qui auraient été moins marrantes si elles avaient été assumées en tant que chanson. Tu vois le "Club Libertin", chantée par Jean-Marc, ce n’est pas vraiment une chanson des Fatals. Oui c’est un interlude des Fatals, ça complètement.

Un peu dans la continuité des chansons parodiques, genre "Le pire des vampires" ?

Paul Léger : "Le pire des vampires", c’est mon tube. Parce qu’en fait, j’étais aussi sur le loup-garou roux et le zombie bi. Et je voulais faire chanter Jean-Marc avec l’accent [il prend l’accent du sud-ouest] : "Je suis Tom le fantôme". Mais on ne les a pas mis sur cet album.

Laurent Honel : Tu aurais fait un super dadaïste en fait, tu es juste arrivé trop tard dans l’histoire.

Paul Léger : Ouais je suis un zazou moi mon frère.

Laurent Honel : Ouais c’est dommage.

Paul Léger : En fait les Fatals Picards, il y a un ADN qui va de "Mon père était tellement de gauche", "Le combat ordinaire", "Tais-toi et creuse", "Le Canal Saint Martin" et qui passe par des "Goldorak est mort", des "Punk à chien", des "Le pire des Vampires", c’est très difficile pour nous de contenter tout le monde. On y arriver avec ces interludes.

Laurent Honel : Les gens, ce qu’ils aiment bien dans les Fatals Picards, c’est qu’on soit à la fois "Tais-toi et creuse" et…

Paul Léger : … à la fois le "Club libertin". Ce n’est pas une véritable chanson, on ne la jouera jamais mais si tu veux savoir qui on est et dans quelle ambiance on a fait le skeud, cette chanson est importante. Non mais c’est vrai, cette chanson on l’a enregistrée, on était…

Laurent Honel : … C’était le soir après une session studio, on était en pleine campagne au milieu de rien.

Paul Léger : On dormait tous dans la même piaule, on finissait la soirée tard et on a enregistré ça, et ça compte. Cet album, c’est ça aussi : c’est autant des chansons qu’on a beaucoup plus bossées au niveau textuel et au niveau musical que cette merdouille-là, qu’on a trouvée en deux secondes ; on a fait "Ah c’est trop marrant" et on l’a gardée. Cette idée d’interlude, c’était important pour moi car ça permet de vraiment donner une image de ce qu’on est : il y a des chansons bien construites et des trucs, tu te dis : mais qu’est-ce qu’ils ont bien voulu bien dire par là ?

Laurent Honel : Le prochain album, il faudra que les interludes soient des vraies chansons et que les chansons soient des interludes.

Paul Léger : Non le prochain, on fait un CD et un deuxième, on a hésité entre celui-là et le premier… Genre un CD de vrai et l’autre…

Laurent Honel : Non, on fait un CD où il y a la moitié des chansons et les gens devront aller sur l’autre CD pour écouter la fin des chansons.

Paul Léger : Ouais, et ils devront passer de l’un à l’autre, génial ça ! Ce n’est pas compliqué en plus, si tu veux la chanson 2, relance ton dé de 12 faces, et si tu fais 11, tu avances ton gobelin au casse-tête et là il se trouve terrassé par la puissance de Xantor le dieu destructeur. Du coup, tu retournes en 16.

N’y aurait-il pas de votre part un plaisir de plus en plus grand à raconter des histoires, en particulier avec les interludes ?

Laurent Honel : En tant qu’auteurs de chanson, je pense que les gens qui nous ont influencés souvent racontaient des histoires.

Paul Léger : Nous, nos chansons, elles racontent un truc. Quand je chante une chanson, si ça ne raconte rien, je n’y arrive pas, ça ne marche pas ! Il faut que je regarde les gens, que je raconte l’histoire et que je fasse des têtes marrantes en même temps.

Laurent Honel : Comme disait Jean Ferrat, "je ne chante pas pour passer le temps".

Paul Léger : Il faut que tu racontes un truc, que les gens soient émus, qu’ils rigolent, qu’ils soient révoltés… Il faut qu’il se passe un truc ! De toute façon, c’est dans le cahier des charges de l’humour !

Laurent, tu es récemment passé sur France Inter. Pensez-vous que votre exposition médiatique est en train de changer ?

Laurent Honel : France Inter, ce ne sont pas les pires parce qu’ils nous a souvent diffusés dans le cadre de leurs émissions, celle de Meyer, celle de Levaillant… On est même passé aux Fous du roi.

Paul Léger : On est carrément beaucoup plus passé sur France Inter que sur Skyrock par exemple.

Laurent Honel : Et accessoirement, Meurice est très fan des Fatals Picards, Frédéric Fromet aussi.

Paul Léger : Ce qui est marrant, c’est que ce sont les radios nationales, France Bleu et France Inter, qui nous ont le plus diffusés. L’avantage de France Inter, si vous avez écouté l’émission où Billy était invité, c’est que ça fait plaisir de voir que ce sont des gens qui ont compris la chanson. Ils mettent les bons extraits, ils ont compris la blague ! Ils n’arrivent pas en disant : "Ah les Fatals Picards…" J’écoutais Billy, et j’étais heureux ! Ça fait plaisir que des gens aient compris ce que tu voulais faire. Qu’il y a du premier, du deuxième et du troisième degré. On est des comiques mais on n’est pas des marioles ! Il y a une vraie différence. Ça veut dire qu’en fait, on est des comiques, mais si tu nous fais chier, on te casse la gueule.

(à Billy) Toi, je ne te le ferai pas parce que je t’apprécie.

Laurent Honel : Et parce que j’ai des lunettes.

Paul Léger : Enlève tes lunettes tout de suite.

S’ensuit une discussion agitée où Paul raconte les durs traitements qui lui sont infligés dans la répartition des tâches ménagères. Pas facile de revenir à nos questions après ça ! Comme le dit Laurent qui a remarqué notre souci de bondir logiquement d’une question à une autre…

Laurent Honel : ça tombe bien, parce que j’imagine que ça correspond avec la suite de la question…

Ou pas…

Comment intégrez-vous les nouvelles chansons dans les concerts ? Comment le public les reçoit-il ?

Paul Léger : On les met au milieu d’autres qu’il connaît !

Laurent Honel : Avec les années, on a gagné en lucidité : quand on a fini une chanson, on sait ce qu’elle vaut - de "c’est de la merde" à "c’est vraiment pas mal" et comment elle va s’intégrer sur scène. Quand on a fini "A la vie, à l’armor" par exemple, ou "Fils de P.", on s’est dit que celles-là, a priori, il y avait de grandes chances pour que ça se passe bien sur scène.

Paul Léger : On sent quand ça va marcher. C’est une histoire d’expérience professionnelle.

Laurent Honel : Et puis on se connaît, on sait comment ça s’intègre au spectacle… Il y a des choses que tu joues une première fois, et tu te dis : "celle-là, elle ne passera jamais, ou celle-là, si je change un truc, elle peut passer". Par exemple, "le Breton", elle est passée tout de suite.

Laurent Honel : Là, on a fait "Tais-toi et creuse" en acoustique, c’est passé comme une lettre à la poste ! "Le Reich des licornes" aussi. "Fils de P.", à moins d’avoir des problèmes techniques…

Paul Léger : L’avantage de cet album-là, c’est qu’on a récupéré énormément de cartouches qu’on a injectées dans la track list des concerts et que ça fonctionne. Au-delà du fait que l’album se vende bien, que les concerts soient complets, on sent qu’il y a un truc qui se passe avec ce disque. Ce qui est important pour nous, c’est de renouveler notre track list. Parce que notre life, c’est la scène, et donc ce qui compte, c’est de mettre de nouvelles chansons pour faire un nouveau spectacle.

Laurent Honel : Notre life c’est le live, faut préciser…

Paul Léger : Pour l’instant, sur ce skeud-là, il y en a au moins quatre-cinq qui marchent bien. Idéalement, il y en a deux ou trois de plus qui peuvent marcher. En gros, sur un concert de 22 titres, en jouer huit nouveaux, c’est quand même pas mal !

Laurent Honel : Et on peut varier en fonction des concerts.

Paul Léger : Ça fait quand même un tiers de ton pestacle qui a changé.

Laurent Honel : Quand on joue dans des salles un peu théâtralisées, on va privilégier plus l’acoustique, quand on est dans des festivals d’une heure, on va envoyer le boulet.

Paul Léger : Tout dépend de la manière dont tu joues. "Le Breton", tu peux le jouer un peu sketch, en faisant des blagues, mais si tu es sur un gros festoche, tu peux jouer carrément en envoyant le bousin et ça marche aussi.

Et comment le prend le Breton avec son drapeau dans un festival ?

Paul Léger : Eh bien, il le prend au pourcentage des débiles en France ; quasi la totalité des Bretons a très bien compris, ils étaient très contents, fiers. Après tu as toujours un pourcentage de Bretons qui disent : "Quoi, tu as dit que les Bretons, ils sont cons ? Bah, c’est toi qui es con, hein". En fait, on n’a pas eu trop d’emmerdes avec ça. On pensait qu’on en aurait plus.

Laurent Honel : On a eu plus de problèmes avec "Le Jour de la mort de Johnny", des trucs comme ça.

Paul Léger : Justement, je pense que les Bretons, ils se sont marrés.

Laurent Honel : Et puis, la chanson, elle est vraie ! Ce n’est pas comme si on disait : "Toute la Bretagne est peuplée de gros cons, indépendantistes, facho et rétrogrades". Ce n’est pas le cas.

Paul Léger : Le drapeau breton, on ne l’a pas inventé, c’est un fait.

Il y a forcément un drapeau breton à chacun de vos concerts ?

Laurent Honel : Ouais.

Paul Léger : Depuis, il y en a un au moins à chaque concert.

Quelles ont été vos influences ?

Laurent Honel : Moi, c’est Paul ! En fait, on s’est plus retrouvés autour d’influences textuelles que musicales. Il y avait Desproges, les Nuls, les Monty Python, les Guignols… Dans les gens qui écrivent, il y avait aussi les Jean Ferrat, les Bobby Lapointe, Les Renaud, les Brassens, la Mano Negra…

Paul Léger : Il y a l’influence de scène et il y a l’influence textuelle. Au niveau du travail et de l’humour, effectivement, on est plus proche des Desproges, des Gotlib…

Laurent Honel : Paul et moi, on a vachement de connivences sur la bande dessinée par exemple.

Paul Léger : Et au niveau de l’approche scénique, on s’accordera à dire qu’on vise plus le Queen, le grandiloquent, le côté spectacle du rock and roll. Il y a un mec qui m’avait dit une fois - je ne sais plus quand, c’était il y a hypra longtemps - c’était un vieux groupe de punk : le minot, il faut qu’il ait envie d’être toi. C’est un peu ça l’idée du show… C’est-à-dire que si tu arrives et que tu es là : "Ah Salut…" NON ! Il faut que t’écartes les jambes, que tu aies un solo, que l’autre, il saute derrière. Il faut que le mec, il ait envie d’être toi, et se dise : "C’est ça que je veux faire". Nous, on aborde la scène comme ça. On monte sur scène, "On est les Fatals", boum, on arrive, et boum, on écarte les jambes, on saute, on fait des trucs…

Laurent Honel : Tous les quatre, on est à la croisée de pleins de trucs. On a des influences communes, mais on a tous nos petits ensembles individuels : Jean-Marc va être très chanson française old-school, moi ça part un peu dans tous les sens, Paul aussi, Yves est plus rock-rock…

La question bonus

Nous avions prévu quelques questions plus atypiques, mais le temps nous a manqué. Alors que Paul était parti baguenauder on ne sait où, Laurent a bien voulu répondre à cette interrogation hautement intellectuelle :

Pourquoi, à ton avis, les gens aiment-ils tellement  les licornes en ce moment ? (c’est vrai ça, on ne peut plus y échapper)

Laurent Honel : C’est comme tous les animaux merveilleux qui ont la gentillesse dans leur ADN. Cela nous rattache à des choses passées. Plus le temps passe, et plus la société des hommes s’éloigne de l’environnement magique qui était celui du début, de la pensée magique des origines. Et je trouve qu’on est toujours attachés à ça, que ce soit à travers Tolkien, ou à travers la licorne, en l’occurrence. Il y a toute cette part de nous – souvent détournée avec les licornes – ce côté très fantastique qui nous rappelle qu’on est un animal symbolique, que l’on est capable d’être relié à des choses qui nous dépassent. Je trouve qu’il y a quelque chose au-dessus de Dieu (tel qu’on le conçoit habituellement dans les monothéismes), et une forme de spiritualité qui peut se concevoir à travers des formes de passage. La licorne, pour moi, incarne bien ce moment où l’on peut croire qu’il y a autre chose que le matérialisme et la matérialité. On vit dans un monde violent, et la licorne offre l’idée d’un postulat existentiel qui offre un refuge.

Et puis le cheval, ça plaît aussi beaucoup aux filles. Sans oublier toute la dimension sexuelle : il faut voir les Bronzes de Dali, par exemple, c’est intéressant.

Bien sûr, en ce moment, c’est surexploité, ça marche bien. Moi, je suis pour le koala plutôt. J’avais fait une chanson qui s’appelle "Koala est grand". On avait fait un reggae, mais je n’avais pas réussi à faire un truc drôle. C’est un koala qui vit sur son eucalyptus, sur le thème : Koala est grand, Koala est amour…

Sur ces sages paroles, nous laissons repartir Paul et Laurent, un grand merci à eux pour avoir répondu à nos questions !

Retrouvez Les Fatals Picards
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Le Bandcamp des Fatals Picards
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Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Laura Balfet & Anne Sivan         
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