Réalisé par Justin Kurzel. Américain / Français. Action, science-fiction. 1h56 (Sortie le 21 décembre 2016). Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard et Jeremy Irons.
Depuis ses débuts en 2007, la saga Assassin’s Creed a connu un tissant et a été déclinée en plus d’une quinzaine de jeux vidéo et en plusieurs centaines de livres, goodies et objets dérivés en tout genre. Avec un tel succès, pas étonnant qu’Hollywood se soit intéressé à la licence d’Ubisoft. C’était sans compter sur l’étrange malédiction qui pèse sur la plupart des adaptations cinématographiques de jeux vidéo. Mais si, vous savez, celle qui rend les films tirés de jeux vidéo aussi mauvais qu’une raclette sans fromage. Assassin’s Creed a-t-il échappé à la règle ?
Produit par Michael Fassbender, qui est d’ailleurs l’acteur principal du film, Assassin’s Creed a tout pour plaire sur le papier. Un casting de rêve avec en première ligne Michael Fassbender bien sûr mais aussi l’oscarisée Marion Cotillard, Brendan Gleeson ou encore Jeremy Irons, mais aussi un pitch prometteur et un budget colossal. Bref, tout ce qu’il fallait pour en faire un excellent divertissement et une belle adaptation, d’autant plus que le studio Ubisoft est aux manettes. Cependant, force est de constater que le résultat est bien loin d’être à la hauteur de mes attentes. Je suis allée au cinéma avec des yeux de fan, des attentes de fan, des envies de fan et c’est peut-être ce qui a biaisé mon jugement.
Tout d’abord, parlons du scénario dont voici le résumé :
Callum Lynch est le descendant d’une famille liée à la société secrète des Assassins. Condamné à mort par injection létale, il est finalement récupéré par une société baptisée Abstergo Industries dans le but d’exploiter sa mémoire génétique. L’objectif secret d’Abstergo est en fait de retrouver la Pomme, un Fragment d’Eden qui permettrait selon les Templiers de mettre un terme à la violence qui gangrène le monde. Callum Lynch n’aura d’autre choix que de revivre les souvenirs de son ancêtre Aguilar de Nehra au cours de l’Inquisition espagnole. Son expérience dans l’Animus lui permettra d’acquérir des compétences qui lui serviront à combattre l’Ordre des Templiers.
Si en soit l’intrigue principale du film demeure fidèle à celle proposée dans les différents jeux de la licence d’Ubisoft, elle se montre toutefois plus simpliste. Il est vrai qu’il est bien plus aisé de poser une intrigue complexe au cours d’un jeu d’une durée de plus de 10h que sur un film d’à peine 116 minutes. Cependant, le film laisse entrevoir une vision un peu trop manichéenne et simplifiée du conflit qui oppose Templiers et Assassins.
Le scénario présente néanmoins quelques bons points à l’instar de la présence d’un tout nouveau protagoniste et à la mise en scène d’un contexte historique encore inexploité par la licence. Il reste d’ailleurs dommage que le film n’ait pas exploité davantage ce contexte historique qui demeure finalement assez anecdotique.
Pour les besoins du film, l’Animus a été redesigné pour paraître plus dynamique et impressionnant à l’écran. En soi, ce remaniement n’est pas des plus gênants mais a incité le réalisateur à filmer de nombreuses scènes d’action autour de ce fameux Animus. Quand Callum se synchronise avec son ancêtre, chacun de ces gestes est en réalité véritablement effectué par Callum. Cela donne des scènes incroyablement visuelles mais le réalisateur a clairement abusé de ces effets spéciaux, gâchant presque le plaisir de voir notre apprenti Assassin effectuer ses cascades. J’ai trouvé ce recours aux effets spéciaux parfaitement inutile et surtout très préjudiciables au déroulé de l’action et de l’intrigue.
Je relèverai également la direction artistique peu inspirée, les mouvements de caméra pas toujours gracieux et le jeu d’acteur souvent peu convaincant. C’est bien dommage car Assassin’s Creed avait un énorme potentiel, des moyens importants et un casting de choix. Outre les petites références faites aux fans de la licence et à son casting royal, le film n’est pas parvenu à combler la fan qui sommeille en moi. Peut-être que les non fans y trouveront leur compte ?
Cette chronique est issue du site Blackstorm Museum, partenaire de Froggeek's Delight.
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