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Nouveau Théâtre de Montreuil  (Montreuil)  janvier 2017

Transposition théâtrale du film éponyme de Samuel Fuller, adaptation et mise en scène par Mathieu Bauer, avec Youssouf Abi-Ayad, Éléonore Auzou-Connes, Clément Barthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche et Adrien Serre.

Dans la série les "films portés à la scène", "Shock Corridor" constitue une variante de taille. Au lieu d'adapter simplement le film de Samuel Fuller, tourné par le réalisateur américain en 14 jours en 1963, Mathieu Bauer introduit justement le personnage du cinéaste dans la pièce tiré de son film.

Gros Havane au bec, selon la légendaire tradition fullérienne, voilà donc le célèbre auteur de westerns et de films noirs énonçant sa définition du cinéma, celle qu'il donne à Jean-Paul Belmondo dans "Pierrot le fou" de Jean-Luc Godard : "Le cinéma c'est comme une bataille : de l'amour, de la haine, de l'action, de la violence, de la mort.. en un mot de l'émotion...".

C'est exactement la recette que Mathieu Bauer va appliquer pour recréer "Shock Corridor"... Ah, un détail important : Sam Fuller est joué par une jeune actrice rigolarde en costume noir chic. Et ce début tonitruant et réjouissant annonce bien ce que Mathieu Bauer veut faire : à la fois un hommage cinéphile à Fuller et une reconstitution par bribes du film-titre.

Ce contrat des charges qu'il se fixe, le metteur en scène va le respecter, permettant à ceux qui ont vu l'oeuvre originelle, comme à ceux qui l'ignorent, de prendre le même plaisir. Le "Shock Corridor" théâtral ne sera pas une paraphrase de son modèle cinématographique, mais cherchera par des procédés proprement théâtraux à retrouver son élan, ses fulgurances, sa manière sauvage de faire jaillir la violence et la folie.

Le portrait de Johnny Barrett, journaliste obsédé par le prix Pulitzer, qui se fait interner pour résoudre un crime qui a lieu dans un asile psychiatrique, est saisissant. Son terrible voyage au bout de la folie est aussi convaincant sur scène que sur un écran.

Mathieu Bauer a eu la bonne idée de profiter de sa troupe fraîchement émoulue de l'école du TNS (Théâtre National de Strasbourg) pour véritablement chorégraphier "Shock Corridor". Il a ainsi décidé que la vie à l'asile, avec la présence des malades dans le fameux corridor avait quelque chose à voir avec un ballet étrange, mécanique, insensé, mais réglé par un ordre aléatoire supérieure, celui de la folie.

Il a également pensé à ajouter des chansons, des standards de la musique américaine, à commencer par "Strange Fruit", rendu célèbre par Billie Holiday, qui donnent au spectacle une amplitude, là où d'autres auraient surenchéri au film en préférant un décor blanc d'hôpital clos et étouffant où les acteurs auraient été confiné dans l'espace bruyant du corridor.

D'ailleurs, Mathieu Bauer n'accorde au décor sensé représenter l'hôpital qu'une toute partie à la droite de la scène, alors que Sam Fuller, alias Maud Pougeoise, déambule sur tout le reste du plateau, que des musiciens, dont Mathieu Bauer lui-même, occupent l'arrière de sa partie centrale.

Pour figurer un film en noir et blanc sur l'enfermement, c'est donc une espèce de "comédie musicale" totale que Mathieu Bauer a élaboré. Ce parti-pris, franchement réussi, a l'immédiat mérite de permettre à la douzaine d'élèves de la promotion sortante du TNS d'avoir tous quelque chose à jouer et de pouvoir prouver chacun à son tour qu'ils sont faits pour le métier.

En Fuller, Bauer a trouvé de la matière pour ses comédiens : dans "Shock Corridor", la distribution n'est composée que de ces seconds rôles qui ont assis la réputation du cinéma américain. Ici, ils sont cités, souvent "biographiés", eux qui ont hanté pendant des dizaines d'années les plateaux de cinéma mais aussi les scènes de théâtre.

On souhaite aux protagonistes du spectacle de Mathieu Bauer de connaître pareil destin et que ce "Shock Corridor" soit pour eux une porte, un sésame vers une vie accomplie d'acteurs.

On se permettra donc de les citer tous pour saluer leur participation à une création originale et enthousiasmante : Youssouf Abi-Ayad, Eléonore Auzou-Connes, Clément Berthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche et Adrien Serre.

Commencer sa carrière avec un spectacle de cette qualité ne peut que leur porter chance et l'on voit bien "Shock Corridor" non pas se voir attribuer un prix Pulitzer mais au moins un Molière de la meilleure adaptation théâtrale, par exemple.


 

Philippe Person         
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# 7 juillet 2019 : Menu fraîcheur

On se balade entre soleil caniculaire et orages dévastateurs de festival en festival mais pas que. Au programme de la semaine, de la musique, des livres, du théâtre et du cinéma. C'est parti.

Du côté de la musique :

"Lung bread for daddy" de Du Blonde
Festival de Beauregard #11 avec MNNQNS, Gossip, Fatboy Slim entre autres
"Orgue" de Guero
Hellfest #14 avec No one is innocent, Gojira, Kiss, Cannibal Corpse, Sister of Mercy et pas mal d'autres
"L'envoutante" de L'Envoûtante
"Uncovered Queens of the Stone Age, The lost EP" de Olivier Libaux
"Praeludio" de Patrick Langot
"Carnet de voyage, livre 1 : Beethoven Cras" de Quatuor Midi Minuit
"The twin souls" de The Twins Souls
et toujours :
"Home" de Florian Wielgosik
"Brahms, Intermezzi, Rhapsodies" de François Chaplin
"Espèces menacées" des Fatals Picards
"Zones" de Lillian Gordis
"Chanteuse de guerre" de Mathilde Fernandez
"Cinematic" de Onyx & The Red Lips
"Intermezzo" de Sarah Lancman & Giovanni Mirabassi
"Tu me captures" de Acide Adore
"Ceylon" de Ceylon
"Door to door" de Emma Sand

Au théâtre :

la chronique des spectacles à l'affiche parisienne en juillet
et la chronique des spectacles programmés au Festival Off d'Avignon

Expositions à domicile avec, en ligne, les nouveautés du Musée de la Sacem :
"Le Heavy Metal français"
"Les Petites histoires des Chansons coquines"

Cinéma :

"Inna de Yard" de Peter Webber
la chronique des sorties de juin
et la chronique des sorties de juillet

Lecture avec :

"Entrer dans l'arène en même temps que l'orage" de Danny Denton
"Et tout sera silence" de Michel Moatti
"Je te donne" de Baptiste Beaulieu, Agnèes Ledig, Laurent Seksik, Martin Winckler
"Le dernier thriller norvégien" de Luc Chomarat
"Néron" de Catherine Salles
et toujours :
"Il était une fois mon meurtre" de Emily Koch
"Juste avant de mourir" de S.K. Tremayne
"L'homme de Constantinople" de J.R. dos Santos
"Seul avec la nuit" de Christian Blanchard
"Tangerine" de Christine Mangan

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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