"La musique, c’est notre façon de boxer", telle est la formule de Kursed qui annonce d’entrer la couleur. Et il faut bien avouer qu’avec Misophone, le groupe montpelliérain a de grandes chances de mettre KO les nombreux amateurs de rock qui aiment les Arctic Monkeys, The White Stripes, Nirvana et autres Strokes. Amateurs de rock, à vos platines, on va envoyer du lourd.
Leur premier album, sorti le 20 janvier 2017 chez PIAS a été enregistré dans la foulée de leur deuxième EP, Apple sorti en 2015, à la suite du premier Rétromania. Forgé dans l’ambiance des bières à moitié chaudes et de la chaleur des salles de concert montpelliéraines, Kursed nous livre un set fulgurant et bouillonnant. Le combat de boxe est lancé.
Nul besoin de sparring partner, le combat démarre dès le premier titre "Rock and Roll", qui bondit avec plein de rage et des grosses guitares de partout. En avant, on se met à hocher du menton naturellement.
"Balloon" continue l’aventure avec les mêmes vertus puis "Almighty" prend une nouvelle tournure, beaucoup plus leste et légère avec des accents proches des Arctic Monkeys. A travers une chanson comme "Red Wines", aux connotations beaucoup plus bluesy, Kursed nous montre l’étendue de sa palette musicale. La boxe n’est pas faite seulement d’uppercuts ravageurs, elle se compose aussi de crochets efficaces qui peuvent aussi nous envoyer dans les cordes.
"Toy", merde on est déjà au milieu du combat, sonne juste, guitares funky, à peine le temps de kiffer que le cinquième round est déjà terminé. "Next moon" nous permet de reprendre notre souffle avec une chanson beaucoup plus calme et reposante. Evidemment les hostilités reprennent de plus belles avec Apple et ses accélérations dans les virages ou chœur en contrechamp. De nouveau, ça bastonne grave, acculé dans les cordes.
"Deep sleep" vient ensuite jouer les trouble-fêtes avant de nous laisser titubant sur "Archimedes". Champ de la victoire, enfin, de la guitare en guise de trompette sur "Crow". En sueur. Par terre. En sang. Ne restera plus qu’un retour au vestiaire.
Misophone est donc un album de rock énergique composé de dix chansons montées sur ressorts savamment dosées qui nous en met plein les oreilles. Tantôt rock, blues ou grunge, le groupe montpelliérain s’appuie sur des mélodies envoutantes soutenues par la voix puissante de son chanteur et des riffs de guitare résolument rock. Kursed risque fort de marquer les esprits avec cet album.
Boxer ? Ha ha. Quelle idée ? Sauf si, comme ici, c’est pour le faire dans la cour des grands… Effectivement !