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Interview  (Par téléphone)  mercredi 14 décembre 2016

Cette interview commence à dater. Elle a été réalisée en novembre 2016 à l'occasion de la sortie du nouvel album de Dick Annegarn : Twist. C'est ma première interview et qui plus est au téléphone (j'ai une sainte horreur de cet instrument de torture).

C'est donc tout timide que je me suis adressé à un gars qui hante mes univers musicaux depuis ma plus tendre adolescence. Lui a l'habitude de l'exercice et sait ce qu'il veut. Il ne se laisse pas embarquer dans quoi que ce soit et ne répond jamais tout à fait à la question posée. Parfois pas du tout.

J'avais un peu trop révisé mon sujet, m'attendant au Annegarn goguenard et remonté par rapport au traitement des médias ou à la médiocrité générale de la scène. J'ai trouvé un Dick apaisé, conciliant et centré sur sa création.

C'est un métier que de tirer les vers du nez (gentiment) à d'autres personnes, j'en ai conscience...

On a l'impression à l'occasion de cette sortie et de cette tournée que sur le plan médiatique, tu es enfin mis en lumière...

Dick Annegarn : À vrai dire, pour parler commercial, j'ai un fond de commerce qui n'a pas vraiment besoin d'actualité. Je suis moins dépendant d'un buzz étant là depuis quarante ans.

D'ailleurs, le twist ça date des années 60. C'est une boucle : j'ai commencé par Bruxelles, je finis par Luxembourg.

Tiens, à ce sujet : j'ai regardé avec attention toutes tes pochettes, tu ne ris franchement que sur deux : ton premier disque et celui-ci. C'est le début d'un nouveau cycle ? D'un nouvel Annegarn ?

Dick Annegarn : C'est vrai mais en même temps, sur le premier disque, l'institutrice meurt, la mouche se fait affreusement écraser, les éléphants sont dans un ravin... C'est un rire un peu carnassier quand même...

Ce besoin de faire de l'humour noir, de faire passer le pire par le rire, c'est un message, une manière de vivre ?

Dick Annegarn : Oui ! C'est la mélancolie bien sûr. La mélancolie c'est mélangé, d'ailleurs le titre "Tranquille" est à l'image de cela : je suis tranquille en pleine crise. Ou le contraire : je crise quand tout le monde est tranquille. C'est une mélancolie, c'est un mélange.

Par rapport à une des chansons de l'album, "Twist", superbe morceau a cappella, certains disent que cela "dénote un peu". Tu réponds quoi à ceux qui veulent à tout prix coller des étiquettes ?

(En fait, la question des étiquettes et des genres dérange Dick Annegarn, qui répondra un peu à côté de cette question et ne répondra pas du tout à une seconde question, plus précise, sur le sujet)

Dick Annegarn : Le twist est un style qui s'adapte à tout. Je joue maintenant une version de "Bruxelles" sur scène. C'est un style chatoyant qu'on trouve d'ailleurs dans beaucoup de musiques du monde. C'est un rythme léger et syncopé qui accompagne agréablement bien des choses.

Le twist était temporaire, ca a duré deux saisons... En même temps, il est toujours là. "Twist" ça veut dire quelque chose, "embrouille", "inversion"...

D'ailleurs, le "Let's Twist again" de Chubby Checker, commence par une espèce de slam, une joute verbale, pour dire que musicalement on peut vivre des choses simples avec des composantes un peu plus culturelles.

C'est un hommage à la culture populaire.

A l'écoute de l'album, on ressent fortement une recherche de simplicité...

Dick Annegarn : Oui. La chanson est nécessairement une épure, on n'écrit pas des romans. C'est l'art de la formule qui domine. Ce n'est pas de la prose, nous on n'écrit pas des chapitres et des épopées de 12 tomes.

C'est facile à dire après coup, mais on ressent aussi une grande complicité entre les musicos.

Dick Annegarn : Ah oui ! Tout a été enrégistré en live !

C'est voulu au départ ?

Dick Annegarn : Oui, oui ! C'est une volonté de toute l'équipe. Dylan dit : "first take, good take". Lui non plus n'aime pas trop rester enfermé là-dedans. Ce sont des univers un peu clos. J'ai invité les musiciens dans ma campagne, on a répété et monté les morceaux sur place. 15 jours après on enregistrait en une semaine tout l'album.

Dans une interview, tu as dit : "j'aurais aimé mieux vendre, être chanté par les autres". Au vu de la qualité générale du showbiz actuel, ce n'est peut-être pas plus mal non ?

(Manque d'expérience de ma part. Je comptais amener Dick vers un exercice qu'il pratiquait volontiers jadis : le dézinguage des médias et d'une partie du showbiz, peine perdue)

Dick Annegarn : Non mais moi je ne me sens pas fier de ne pas être programmé, au contraire. J'aime être programmé, j'aime être dans les playlists. Bashung m'a chanté, Raphaël m'a chanté, Calogero m'a chanté et beaucoup d'enfants me chantent. Non, non, je ne suis ni ignoré ni malheureux d'être diffusé. Ce n'est pas parce qu'on m'ignore que je suis un bon chanteur.

C'est le fond de commerce de certains...

Dick Annegarn : Oui, mais moi j'ai besoin des radios. Mes chansons peuvent un peu marcher toutes seules puisqu'on me chante dans les colos, les veillées... C'est cool. Je n'ai donc pas besoin que des médias mais j'ai aussi besoin des mass médias. Mais est-ce que cela existe seulement encore, les mass médias ? Je suis webmaster de trois, quatre médias que je gère depuis 15 ans. J'ai une page Facebook (deux en fait) et j'ai un site que je gère moi-même. Je ne dépends donc pas que des autres.

Revenons un peu sur Raphaël, sur l'album, votre duo est lumineux et montre une belle complicité. C'est travaillé ou c'est une "rencontre paf" ?

Dick Annegarn : On l'a donné à l'Olympia il y a un an. Il m'a encore appelé ce matin. Ce sont des amitiés artistiques qui nous nourrissent. J'en ai d'autres. J'ai pas mal d'amis artistes qui n'apparaissent pas dans mes disques, nous communiquons, on s'encourage.

Je ne suis le religieux de personne mais je les aime tous.

Une question presque philosophique : tu aimes les mots, tu joues avec, tu en vis, ça te fait quoi de savoir qu'on en utilise de moins en moins et que le vocabulaire s'appauvrit de jour en jour ?

Dick Annegarn : Je ne suis pas d'accord. Le joli francais avec ses 20 000 mots... Même avec 500 on peut dire beaucoup de choses. D'Ormeson, il remplit un livre tous les ans, ce n'est pas pour cela qu'il est indispensable. Le joli français, bien dit, ne s'appauvrit pas, c'est différent.

La chanson a toujours été l'art du minimum complet. On essaie de dire beaucoup avec peu de mots, c'est le propre de la chanson. Je ne cherche pas à chanter le dictionnaire mais c'est vrai que... regarde Gainsbourg par exemple, il cherchait des mots complexes pour le son. Il y a des gens qui s'amusent à dire des choses obscures, moi c'est : "il avait un grand cul l'père Ubu". Des mots que tout le monde comprend.

Un peu de nostalgie : que reste-t-il du jeune timide et dégingandé qui passait une audition devant Mireille en son conservatoire ?

Dick Annegarn : Je suis moins timide et moins jeune. "Je est un autre" disait Rimbaud. Je ne passe pas mon temps à m'observer, j'essaie de m'enrichir à mon âge par les voyages.

Je ne suis pas dans le rétro, le public l'est beaucoup plus. Il a besoin de vintage, de souvenirs, de revival. Il y a les seventies, les eigthties... Je ne vis pas dedans, j'avance, j'accrois mon expérience. Je ne repeins pas le même tableau, j'en peins un autre. Avec d'autres peintures, d'autres Twists.

"Twist" n'a rien à voir avec les années 60. Même s'il y a une citation, tout le reste est nouveau.

Oui, le ton est résolument différent des autres albums. C'est un besoin donc ?

Dick Annegarn : Oui bien sûr ! Je m'oblige à inventer. Certains ont abandonné, pas moi. Si je ne crée pas, je suis juste gardien de musée et cela ne m'intéresse pas. Ou alors plus tard, quand je n'aurais plus de mémoire.

Tu viens de répondre en grande partie, mais qu'est-ce qui te fait avancer ?

Dick Annegarn : Mes jambes. Tant que j'ai des jambes, j'avance. J'adore marcher, dans la campagne, dans les rues... La chanson la plus importante pour moi (sur cet album), c'est "Le marché des mendiants", une chanson écrite en marchant. Marcher c'est écrire, si je marche plus...

Une table, un ordinateur, une cheminée, ce n'est pas suffisant pour écrire, il faut un moteur, du mouvement.

Donc... Ce qui me fait marcher, ce sont bien mes jambes ! D'ailleurs, j'ai tellement marché que j'ai une prothèse du genou.

Tes projets ?

Dick Annegarn : Multiples. D'abord une tournée (Twist Tour), mon association "Les Amis du Verbe" et toutes les animations autour : des spectacles, des joutes verbales, des chansons... Je suis très actif pour mon association. Il y aura aussi des voyages....

Retrouvez Dick Annegarn
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Soleil du Soir de Dick Annegarn
La chronique de l'album Folk Talk de Dick Annegarn
La chronique de l'album Twist de Dick Annegarn
La chronique de l'album Söl de Dick Annegarn
Dick Annegarn en concert au Festival Les nuits de l'alligator 2006 (mardi)
Dick Annegarn en concert au Festival Les Nuits de l'Alligator 2011 (samedi 19)

En savoir plus :
Le site officiel de Dick Annegarn
Le Facebook de Dick Annegarn

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Marco Skoff         
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# 24 mai 2020 : Culture pour tous !

Toujours pas de festival, de théâtre, de concert, et autres ouvertures de lieux de réjouissances diverses sinon quelques passe droits pour les amis de Manu. En espérant que tout rentre dans l'ordre et que l'on retrouve le plaisir du spectacle vivant bientôt. Soyez prudents, sortez couverts et restez curieux !

Du côté de la musique :

Interview de Roman Rappak autour de son nouveau projet Miro Shot
"Par défaut" de Antoine Hénaut
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"Night dreamer direct to disc sessions" de Gary Bartz & Maisha
"Mareld" de Isabel Sörling
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et toujours :
"Chante-nuit" de Facteurs Chevaux
"9 songs" de Pierre
"Sex education" de Ezra Furman
"Cage meet Satie" de Anne de Fornel et Jay Gottlieb
Interview de Batist & the 73' réalisé à l'occasion de son live Twitch dont des extraits accompagnent cette entretien
"Hundred fifty roses" de Dune & Crayon
"F.A. Cult" de Hermetic Delight
"Love is everywhere" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Hum-Ma" de Les Enfants d'Icare
"Spirals" de Sébastien Forrestier

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"Frida jambe de bois" de Pascal Rinaldi en vidéo
le diptyque Arne Lygre mis en scène par Stéphane Braunschweig :
"Je disparais" en vidéo
"Rien de moi" en vidéo
des comédies :
"Alors on s'aime"
"L'Appel de Londres"
"Hier est un autre jour"
du divertissement :
"On ne choisit pas sa famille"
"Double mixte"
du vaudeville avec "Le Système Ribadier"
du côté des humoristes :
"François Rollin - Colères"
"La Teuf des Chevaliers du fiel"
"Franck Duboscq - Il était une fois"
Au Théâtre ce soir :
"Le canard à l'orange"
"Le prête-nom"
"Deux hommes dans une valise"
des classiques par la Comédie française :
"Le Petit-Maître corrigé" de Marivaux
"Cyrano de Bergerac" d"Edmond Rostand
et aller à l'opéra pour :
"Fortunio" d'André Messager
"Falstaff" de Verdi

Expositions avec :

les visites commentées par les commissaires d'expositions qui se sont tenues au Musée Jacquemart-André :
"Hammershøi, le maître de la peinture danoise" en vidéo
et "La collection Alana - Chefs-d'oeuvre de la peinture italienne"
partir en province pour découvrir en images le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg
et le Musée des Beaux-Arts de Nancy
puis en Europe en Espagne le Musée national Thyssen-Bornemisza à Madrid
en Allemagne au Städel Museum à Francfort
ailleurs au Brésil à la Pinacothèque de Sao Paulo
et au Japon au Ohara Museum of Art à Kurashiki
avant de revenir dans l'Hexagone pour une déambulation virtuelle dans le Petit Palais

Cinéma at home avec :

du drame : "Aime ton père" de Jacob Berger
de l'espionnage : "Les Ennemis" d'Edouard Molinaro
du thriller : "The Unseen" de Geoff Redknap
du thriller fantastique avec "La Neuvième Porte" de Roman Polanski
du divertissement :
"Cassos" de Philippe Carrèse
"Promotion canapé" de Didier Kaminka
"Les Frères Pétard" de Hervé Palud
de glorieux péplums italiens avec Steve Reeves :
"Les Travaux d'Hercule' de Pietro Francisci en VO
"La Bataille de Marathon" de Jacques Tourneur, Mario Bava et Bruno Vailati en VF
du western :
"L'Homme aux colts d'or" d'Edward Dmytryk
"Chino" de John Sturges
au Ciné Club, du cinéma français des années 30 :
"Mister Flow" de Robert Siodmak
"La Banque Némo" de Marguerite Viel
"Les amours de minuit" d'Augusto Genina et Marc Allégret
"Ces messieurs de la santé" de Pierre Colombier
et des films récents en DVD :
"Deux" de Filippo Meneghetti
"Les Eblouis" de Sarah Suco
"La Dernière vie de Simon" de Léo Karmann

Lecture avec :

"J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond" de Alexis Jenni
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