Nouvelle sortie chez Sub Pop / PIAS en ce mois de février avec le déjà quatrième album solo de la guitariste chanteuse américaine Jesca Hoop. Encore peu connue en France et en Europe, malgré des collaborations remarquées avec Elbow et aussi Sam Bean d’Iron and Wine, l’ancienne baby-sitter de Tom Waits espère se faire connaître avec son Memories are now.
La musique de Jesca Hoop se situe aux frontières du folk, du rock et des musiques électroniques. On y reconnaît les influences de Devandra Banhart, d’Alela Diane mais aussi d’Agnès Obel et de la magique Joanna Newsom. Sa musique est douce et subtile, les mélodies recherchées, certaines chansons sont très originales ("Animal Kingdom Chaotic").
L’album démarre avec "Memories are now", superbe titre qui nous subjugue dès les premières secondes. C’est sûr, avec ce titre, Jesca Hoop frappe un grand coup, la reconnaissance est assurée. Sublime voix, mélodie assortie et chœurs envoûtants font le reste, "Memories are now" est une petite perle pop et fragile remarquable. Reste à découvrir la suite.
Changement d’univers ensuite avec les titres suivants, la dame se plaît à nous balader tout au long de son album dans des univers différents nous empêchant de la cataloguer dans un style musical unique. Sa voix lui permet de la poser subtilement tantôt sur des arpèges de folk, tantôt sur des guitares électriques, très souvent sur des musiques minimalistes. On aime aussi la délicatesse folk de "The Lost Sky", empreint du lyrisme de la chanteuse.
Semblant habiter par moment dans ses interprétations, cette voix incroyable semble être la matrice de cet album qu’il faut néanmoins écouter plusieurs fois pour rentrer définitivement dedans. C’est le cas notamment dans le titre "Song of old", l’un des plus beaux de l’album, nous donnant des frissons de partout. On aime aussi le côté roots de "Simon says". Californienne élevée dans la plus pure tradition mormone, elle la rejette à travers ce titre aux connotations hippies.
D’après Jesca Hoop, "les mélodies renferment des mots et les mots renferment des mélodies". Pour elle, "l’idéal c’est quand les paroles et la mélodie se nourrissent et se construisent de concert". Pari réussi donc, avec ce charmant album composé de neuf petites pépites, toutes différentes les unes des autres, s’emboitant merveilleusement bien autour de la personnalité de l’artiste.
Avec cet album, Jesca Hoop devrait sortir définitivement de cet anonymat qui la suit depuis ses premiers disques. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.