What kind of music do you play ? EP
(Autoproduit) février 2017
D’une sobriété classieuse sans être classique, le violon-alto est l’instrument qui offre le sésame vers l’univers de cette artiste hors-norme, très présent et plus que légitime puisque Louise Lhermitte, au-delà du chant, est violoniste de formation.
Un son délicat et fort à la fois, presque subtil dans les évocations, ou invocations, que nous offrent ses textes très bien écrits, portés par une voix unique. Oscillant entre une folk profonde et lumineuse, c’est un pur baume qui provoque un voyage initiatique sur une dusty road, vers un décor où coule une rivière au flow rassurant.
Un anglais parfait, sans accent, emporte vers des Highways de terres battues par des alizés aux parfums d’un ailleurs qui rendent très vite addict. Vous écouterez donc sans doute en boucle ces 5 morceaux ou "pièces", tant la musique n’est pas le seul message qui vous sera délivré. 5 morceaux formant un tout, brillant et envoûtant.
Il se pourrait même, que lors de ce road trip sensoriel, cette pause ou parenthèse salvatrice, vous aperceviez Nico et Lou Reed venus vous présenter leur fille cachée Lonny Montem and her "Pale Blue Eyes".
"Parallel Ride" livre un duo surprenant, maîtrisé et solaire. Le violon-alto a laissé place à une guitare discrète, habillant avec pudeur le mariage divin de ces deux voix au langage sibyllin. Les cordes qui colorent de façons tellement différentes tous les titres, protègent de tout classement stylistique hâtif cet EP, et c’est tant mieux !
Enfin, une création qui surprend et vous cueille : que c’est bon !
"Gold And Wine" provoque ensuite un autre type d’expérimentation sonore, toujours aux accents d’avant-garde, quasi mystique. Précédé par le sublime "Short Morning Blue", clé de voûte de cet EP à n’en pas douter.
Bien loin de l’expression d’une jeunesse blasée, une maturité de temps immémoriaux s’exhale de tout l’album. Des temps où seuls le son et la vraie nature de l’être prévalaient. Cette épopée musicale ne peut que porter très haut le sentiment de beauté qui nous manque tant en ces jours sombres. Un retour indispensable à l’essentiel (en un mot, ou pas, essence et ciel).
En bref, certainement un des meilleurs disques de l’année : ne passez pas à côté !
Lonny Montem, on se retrouve très vite pour vous poser la question : What kind of music do you play ?
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.