Comédie dramatique de Ariel Dorfman, mise en scène de Massimiliano Verardi, avec Luc Baboulène, Philippe Pierrard et France Renard.
Dans une maison isolée au bord de la mer par un soir d'orage, Gérardo rejoint sa femme Paulina après une crevaison sur la route. C’est un autre conducteur, un certain Miranda, qui lui a porté secours.
C’est cet homme affable, qui plus tard dans la soirée passant par là, débarque dans la maison. Gerado, avocat, vient d'être nommé par le président de la nouvelle démocratie à le commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les exactions de la junte et notamment les cas" irréparables". sa femme Paulina est elle-même une ex-militante emprisonnée et torturée qui croit reconnaître dans la voix du docteur Miranda celle de son bourreau.
Dans le contexte de l’après-dictature au Chili, Ariel Dorfman a écrit en 1991 "La Jeune fille et la Mort", une pièce aussi subtile que forte qui monte peu à peu en tension jusqu’à devenir presque insoutenable. Ce brillant huis-clos à trois, joué de nombreuses fois dans le monde entier, a donné lieu à une adaptation cinématographique réalisée par Roman Polanski en 1994.
Sans précision de lieu, la pièce se déroule dans un pays d'Amérique du Sud mais concerne en réalité les nombreuses dictatures des années 70. Elle fait s'opposer le bien et le mal, les notions de vengeance et de pardon en opposant victime et bourreau.
Au coeur d'un joli décor, éclairé efficacement par Philippe Piazza et Philippe Legendre, Massimiliano Verardi dans une mise en scène soignée distille avec précision une tension palpable que le trio d'interprètes s'applique à faire monter.
On ne doute pas qu'ils sauront au fil des représentations donner toute la puissance à cet intense suspense. Ils ont tous les trois le potentiel pour cela : France Renard (Paulina) toute en rage rentrée, Philippe Pierrard (Miranda) en homme traqué face à ses contradictions et Luc Baboulène (Gérardo) excellent en arbitre fragile.
A voir. |