Mustang se lâche dans son nouvel EP sorti le 27 janvier dernier sous le nom de Karaboudjan. Le groupe de Clermont, sous la plume de son leader Jean Felzine reprend les mots de Jean Gabin dans La Traversée de Paris avec "Salauds de pauvres", chantée sur France Inter pour une première avec comme invité principal Emmanuel Macron.
Le disque comprend 5 titres assez drôles, dont "Salauds de pauvres" où ils n’hésitent pas emmerder les pauvres, les accusant de mal bouffer et de faire trop de gosses. A contre-courant certes, mais pas tant que ca. C’est rock, furieux, notamment avec le titre "Karaboudjan", titre puissant et racé. "Johanna", "Dis-moi merde" et "Inconsolable" sont l’occasion de s’excuser pour la première, de s’auto-flageller ensuite pour finir par une autocritique expliquant son malheur et son désarroi.
Akira Kosemura Our Own Picture (Schole, janvier 2017)
Très bel EP que celui d’Akira Kosemura, avec pour titre Our Own Picture. Akira kosemura est un artiste japonais installé à Tokyo dont la réputation n’est plus à faire au pays de soleil levant. Connu aussi des spécialistes pour sa participation à des projets avec Devandra Banhart, issu d’un milieu néoclassique que ne renierait pas Philip Glass. Cet EP réunit trois petites pépites instrumentales au piano dans lequel le compositeur exprime ses sentiments pour sa femme, son enfant, ses émotions à l’évocation de cette nouvelle vie de famille et son bonheur, tout simplement. C’est beau, de bout en bout.
Sylvain Fesson AMY (I) & AMY (II) (Autoproduit, octobre 2016)
Double EP pour Sylvain Fesson avec AMY (I) et AMY (II) sortis en octobre 2016, constitués chacun de trois titres construits à partir de poèmes mis en musique. Deux EP pour deux ambiances différentes.
Titres longs et lancinants sur de jolis textes, on reconnaît le talent de l’écrivain, du journaliste et du philosophe sur AMY (I). L’artiste nous livre ses Etats d’âmes en chanson, avec pudeur et délicatesse. Beaucoup de piano, un peu de jazz parfois, c’est calme et reposant, on se laisse doucement bercer par la logorrhée verbale de l’artiste sur le premier EP.
AMY (II) prend un ton plus grave, l’ambiance est plus pesante, c’est un peu plus rock aussi pour le premier titre.
Puis revient la lenteur acoustique, les ambiances vaporeuses sur lesquels l’artiste partage ses opinions, envies et remords avec, sur la fin du morceau, un rif de guitare électrique.
AMY (I) et AMY (II) sont donc pour l’artiste une construction musicale personnelle ne laissant pas de marbre. Belle découverte.
Lonny Montem What kind of music do you play ? (Autoproduit, février 2017)
Jolie surprise hivernale que ce petit EP composé de 5 titres semi-live écrit et composé par Louise Lhermitte, alias Lonny Montem. Chansons folk chantées en anglais, ballades entièrement acoustiques, où la voix douce, calme et posée de l’artiste nous fait frissonner.
"Dalva", le premier titre, est une ode à la délicatesse qui rend hommage à Jim Harrison, énorme auteur américain décédé en mars 2016 dont le livre Dalva est à la fois une grande fresque historique et un magnifique portrait de femme, très grand livre sur la fidélité, l’amour et le courage. A travers les 7 minutes 20 de la chanson, on retrouve les grands espaces si présents dans l’œuvre d’Harrison.
Les chansons suivantes sont de la même veine, des petites pépites brutes sur lesquels se pose la voix superbe de l’artiste. Comme avec un livre, on se promène dans des paysages infinis sans jamais vouloir en sortir. On espère très vite un premier album.