Boris Paillard nous avait laissés il y a deux ans avec un bel album riche, coloré à la folk music, et le voilà de retour, toujours sur l’excellent label tourangeau Another Record. J’apprends même qu’il nous avait laissé pour de bon puisque le songwriter français était en fait parti pour Toronto, d’où il a ensuite pris le bus pour parcourir l’Amérique du nord. Denver, Los Angeles, Providence… et bien sûr, de belles rencontres et des musiciens qui viennent se poser en douceur sur les chansons de ce nouvel album.

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Sur la route, on est parfois pris par le temps, celui qui passe comme celui qui peut nous tomber sur la tête et par les surprises, parfois bonnes. Alors forcément, enregistrer un album au milieu de tout ça n’est pas toujours simple. Mais, en repensant à l’album précédent, je me dis que l’urgence qui s’est imposée lors des sessions de Now is not a good time va bien à la musique de The Keys. Ce côté instinctif, ce besoin d’expérimenter et cet esprit bricoleur ne peuvent qu’ajouter à la fraîcheur de ses compositions.

On retrouve ici la recette instrumentale qui fonctionnait déjà si bien sur You can’t beat me if I’m not playing : guitare folk, basse, batterie, cuivres, cordes et choeurs. Mais quelques nouveautés emportent ces dix nouvelles chansons vers d’autres horizons. Orgue, piano et guitares électriques ajoutent encore un peu de variété à la folk déjà très ouverte sur le monde de Boris Paillard.

Sa voix particulière, parfois un peu en retrait et pourtant si présente, chaude et engagée, porte les réflexions de l’artiste, sa vision d’un monde qui tourne bizarrement. Et si on sent la colère poindre parfois, ce n’est que par humanisme.

[] Stop

Est-ce le fait de savoir que ce disque a été enregistré en voyage ou la musique elle-même qui nous fait voyager ? Impossible de la savoir. Probablement un peu des deux. Une chose est sûre, The Keys sait nous emmener loin, et le suivre est un vrai bonheur.