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Théâtre L'Atalante  (Paris)  mars 2017

Comédie dramatique d’Aziz Chouaki et de Bruno Boulzaguet, mise en scène de Bruno Boulzaguet, avec Luc Antoine Diquéro, Cécile Garcia Fogel, Stanislas Stanic, Tom Boyaval, Étienne Bianco et Guillaume Jacquemont.

Un homme est mort. Ses trois enfants, deux garçons et une fille, constatent que ce père alcoolique ne leur a rien laissé. Et surtout pas une once d'amour. Ah... si. Il leur a légué dans une enveloppe kraft mieux qu'un héritage : un mystère.

Un mystère à deux francs cinquante sous la forme d'une carte postale "inachevée" représentant "Palestro", un coin montagneux d'Algérie. C'est cette héritage dérisoire qui va leur donner de quoi faire leur deuil et d'enfin comprendre quelque chose d'important de leur géniteur honni.

Car cet homme appartient à cette génération perdue de garçons français qui ont subi enfants la seconde guerre mondiale et qui devenus de jeunes adultes ont subi la guerre d'Algérie. Double peine jamais vraiment présentée comme ça et qui explique bien des choses sur la France contemporaine.

La bonne idée de Bruno Boulzaguet et Aziz Chouaki est de faire rejouer aux enfants le rôle du père, de les remettre dans son contexte et de permettre à son tour au spectateur qui va s'identifier à ces "intellos" qui chantent en ricanant et au "second degré" le "Temps des colonies" de Michel Sardou ce que leur père, d'extraction populaire et futur garagiste, a vécu, lui, dans le premier degré de sa chair.

Abordant, dans "Palestro", la guerre d'Algérie par un fait d'armes sanglant où une vingtaine de soldats français a été massacré par des combattants algériens, entraînant une sanglante répression des parachutistes du général Massu, Bruno Boulzaguet et Aziz Chouaki ont choisi un angle d'attaque qui n'est pas majoritaire dans le traitement de cette "sale" guerre.

On pourrait dire que c'est un traitement à l'"américaine", celui où l'on est du côté des soldats, dans leur logique de vengeance plutôt que du côté de la "Morale" et de ses questions comme celles de la torture, du refus des jeunes éduqués sursitaires d'aller combattre dans une guerre coloniale injuste.

Dans "Palestro", qui se situe au tout début de la guerre, au moment où les appelés vont commencer à arriver, ce sont de jeunes gens du peuple qui meurent ou qui découvrent les atrocités des uns et des autres.

Aux côtés du remarquable trio Luc-Antoine Diquero, Cécile Garcia Fogel et Stanislas Stanic, trois jeunes acteurs (Tom Boyaval, Etienne Bianco, Guillaume Jacquemont) jouent les appelés et l'on visualise bien, tout à coup, ce qu'était cette toute jeune chair à canon, pris en étau entre Kronenbourg et Kanterbrau, les massacres du FLN et ceux de l'armée française.

Avec peu d'éléments, l'utilisation d'un rétro-projecteur mais heureusement pas d'une vidéo où l'on aurait eu pléthore d'images d'archives, Bruno Boulzaguet donne bien l'ambiance qui prévalait.

Ecrite en 1993, "Palestro" aurait peut-être pu se passer de sa partie documentaire sur la torture car, depuis cette date, ce qui y est raconté, comme l'inutile et complaisante description de la fameuse "gégène", n'est désormais plus occulté.

On s'étonnera aussi que la fratrie s'intéresse au père sans jamais faire de référence à leur mère et que le point de vue féminin, celui de la sœur, soit constamment écarté, au point qu'elle apparaisse comme un garçon manqué. Fallait-il à ce point que la guerre reste une "histoire d'hommes" ?

Pourtant "Palestro" résonne aujourd'hui parce qu'on y perçoit cette dichotomie entre ces jeunes appelés qui ont connu les horreurs d'une guerre impitoyable et ceux qui les jugent aujourd'hui de leurs citadelles confortables comme les premiers porteurs d'idées extrémistes et racistes. La discussion orageuse entre les trois enfants de l'appelé qui a survécu au massacre de Palestro est sur ce point exemplaire.

Description d'une époque manichéenne, "Palestro" réussit, parfois à son corps défendant, à donner de quoi alimenter un débat et, mieux encore, de quoi en faire un débat plus riche en abordant le point de vue d'une classe d'appelés qui n'a presque jamais pu ou su parler de ce qu'elle a vécu. Dans "Palestro", une génération traumatisée a enfin la parole.

 

MM         
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