Seul en scéne conçu par Catherine Verlaguet interprété par Jeanne Favre dans une mise en scène de Olivier Letellier.
Octobre 83. Hélène est une journaliste française qui couvre pour l’A.F.P l’actualité brésilienne depuis une dizaine d’années. Elle raconte son itinéraire et le destin de ses amis Magdalena et Luiz, opposants au régime militaire en place. Arrivée au Brésil à 22 ans pour couvrir le carnaval de Rio, Hélène est peu à peu confrontée aux exactions de la dictature. Une salle de classe en configuration quadrifrontale. Des élèves assis sur chaque côté et au milieu d’eux, des chaises vides que la comédienne emprunte au fil de son récit.
Dans un jeu ardent et sensible, Jeanne Favre interprète Hélène et tous les autres personnages, utilisant comme répliques muettes les élèves présents au fil de son déplacement.
La mise en scène virevoltante d’Olivier Letellier (qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il dirige un seul en scène) la fait évoluer aux quatre coins de la salle, rebondir au gré des scènes et interpeller directement les spectateurs, impliqués de fait dans le spectacle. En relatant la progressive prise de conscience d’Hélène qui subit de plein fouet le traitement réservé à ses amis, Catherine Verlaguet avec "Maintenant que je sais" questionne sur l’engagement et le courage de prendre position, dénonçant au passage les dangers de la dictature. La performance de la comédienne remarquablement mise en relief par Olivier Letellier ouvre la porte ensuite à un véritable débat. Les jeunes spectateurs peuvent réagir alors sur le sens de l’engagement aujourd’hui et sa place dans leurs vies. Le spectacle permet de libérer la parole et trouve en ces adultes de demain beaucoup de questionnements, mais aussi de blocages à libérer.
Et prouve ce rôle d’"éveilleur de consciences" que le théâtre, plus encore que la littérature ou le cinéma, par son interactivité, est sans doute le plus apte à jouer. |