En collaboration avec la Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris (COARC), le Petit Palais propose de découvrir un registre méconnu de la peinture française du 18ème siècle bien que ressortant à la peinture d'histoire considérée comme le genre pictural majeur dans la hiérarchie des genres.
En effet, il a été largement éclipsé dans la mémoire collective par la peinture de genre célébrant les plaisirs de le vie et la novation thématique des fêtes galantes.
Aussi l'exposition "Le Baroque des Lumières" conçue sous le commissariat général de Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, et Marie Monfort, responsable de la COARC, présente un large panorama,
en
deux centaines d'oeuvres, de la peinture religieuse parisienne du 18ème siècle.
La monstration
s'avère d'autant plus immersive qu'elle se déroule dans une éblouissante scénographie immersive de Véronique Dolfuss qui, pour accueillir notamment des toiles monumentales destinées aux retables des églises, a utilisé les conséquents volumes du lieu pour recréer l'architecture intérieure d'un édifice religieux à deux nefs avec déambulatoire, chapelles et sacristie.
L'art éclésial au 18ème siècle : les fastes de la grande peinture religieuse du rococo au néo-classicisme
La monstration intégrant un dispositif sonore diffusant des extraits de musique sacrée met en évidence l'infléchissement du style concomitant à celui des arts de l'époque.
Par ailleurs, les peintres, qui se sont tous prêtés à l'exercice en raison de l'abondance des commandes, ont également imprimé leur "patte" tels le rococo janséniste de Jean Restout, le tragique poétique de Charles-Antoine Coypel, le style italianisant de Françaois Lemoine et l'élégance maniérée de Carle van Loo.
Ils signent ainsi des compositions apologétiques dynamiques au chromatisme lumineux intégrant la démonstrativité du style rococo.
Concluant le parcours, la seconde nef ordonnée autour de la "Crucifixion" de Jacques-Louis David est placée sous le signe du néo-classicisme caractérisé par le dépouillement et une palette plus sombre contrastée traitant les sujets religieux comme des thèmes héroïques.
Par ailleurs, elle retrace les novations spécifiques que connaît la peinture religieuse tenant la production de toiles monumentales destinées aux retables des églises, au goût pour les décors plafonnants et le trompe-l'oeil.
Ainsi que l'évolution iconographique du christocentrisme à l'hagiographie des saints et des missionnaires de la foi et de la charité,
Sont également présentées des peintures de dévotion de plus petite dimension destinées à une clientèle privée.
A noter qu'en complément de l’exposition, est suggéré un parcours in situ dans cinq églises de la capitale pourvues de magnifiques ensembles décoratifs.
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