Après "Cartier - Le Style et l'Histoire", le Salon d'honneur du Grand Palais s'ouvre de nouveau aux fastes de la joaillerie avec l'exposition "Des Grands Moghols aux Maharajahs - Joyaux de la Collection Al Thani" qui, après New York et Londre, arrive pour éblouir la capitale française.
Organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, avec la collaboration du Musée national des arts asiatiques-Guimet, son commissariat est assuré par le Dr Amin Jaffer, conservateur en chef de la Collection Al Thani, et de Amina Taha-Hussein Okada, conservateur général de la section des arts de l’Inde au Musée national des arts asiatiques-Guimet.
Elle présente, dans la fabuleuse scénographie du bGc Studio inspirée par les coupoles du Taj Mahal, avec une installation en maille métallique dorée resplendissante dans la pénombre qui combine élégamment tant l'épure et la sophistication que le spectaculaire et le féérique, un ensemble de pièces exceptionnelles détenues par le Sheikh qatari Hamad bin Abdullah Al Thani ainsi que des objets issus de collections muséales internationales.
Joyaux indiens : folie des splendeurs et valse des carats
La monstration vise à retracer l'histoire de la joaillerie indienne du 17ème siècle à la création contemporaine dont la richesse et la créativité en matière d'ornement et de parure destinée aux princes et souverains s'inscrit dans une tradition ancestrale liée a la conjonction de plusieurs facteurs.
En effet, le sous-continent indien bénéficie de gisements de pierres précieuses et de pierres fines connus depuis des millénaires et d'un corps d'orfèvres doté d'un savoir faire virtuose dans la taille et le sertissage à l’or.
Par ailleurs, si les bijoux constituent des insignes de royauté et de puissance, le gemme, dont notamment le diamant, est inscrit dans la culture de l'Asie méridionale en tant que talisman investi de pouvoirs magiques de protection et d'immortalité.
Pendant leurs siècles de règne, les Grands Moghols d'origine turco-mongole persanisée constituent un éblouissant trésor royal comportant les joyaux dynastiques au rang duquel figurent outre nombre colliers, bagues d'archer, dagues et poignards, un exceptionnel ensemble de gemmes devenus légendaires
Le même souci du raffinement esthétique et de préciosité s'applique aux objets émaillés destinés aux rituels des audiences de la cour et même à ceux plus prosaïques tels le chasse-mouche et le gratte-dos.
Après leur chute, et pendant la période du Raj britannique,
les cours princières hindous, descendantes des grands rois autochtones,
se livrent à une surenchère dans le faste et l'extravagance ostentatoire.
L'exposition propose notamment un florilège de plus beaux ornements de turban, des bracelets de pieds et de bras
ainsi que de superbes colliers-plastron.
La pièce la plus somptueuse et ébouriffante est le pectoral d'apparat serti de près d etroi mille diamants réalisé par la Maison Cartier en 1928 pour le fameux Maharajah Bhupinder de Patiala.
Car au début du 20ème siècle, les maharajahs intègre la clientèle privilégiée des joailliers européens alors que sévit la vogue de l'indianisme qui va susciter chez ces derniers des créations d'inspiration indo-persane.
Le visiteur pourra également admirer des créations contemporaines dont celle de la Maison Cartier, fer de lance de la joaillerie de luxe à la française, qui compte toujours parmi les fournisseurs des maharajahs du 21ème siècle ainsi que celles de Viren Bhagat issu d'une ancestrale famille d'orfèvre qui s'est spécialisé dans le style "Indian Déco" et de la Maison JAR fondée en 1978 par l'américain Joël Arthur Rosenthal qui propose des bijoux baroques à l'inspiration bucolique.
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