Spectacle conçu et mis en scène par Maya Ernest d'après une oeuvre de Roland Barthes, avec Agathe Charnet, Inès Coville, Lucie Leclerc et Lillah Vial.
Quatre filles. Quatre filles en peignoir blanc dans un ring dont les cordes sont lumineuses. Quatre filles déterminées comme des boxeuses.
Prêtes à lancer des coups et des mots. Avec, pour adoucir la sauvagerie, un violoncelle et la figure titulaire de Roland Barthes.
"L'âge libre" prétend s'inspirer librement du mythique essai de Barthes intitulé "Fragment d'un discours amoureux". En fait, dans son écriture collective, le quatuor a fait une typologie des fameux fragments, en a tiré plusieurs thématiques qui vont nourrir leurs sketchs.
Car, il faut le dire sans pointe de mépris "L’âge libre" a plus à voir avec un spectacle de café-théâtre qu'avec une analyse structurale du professeur de sémiologie au Collège de France.
On s'amusera donc en compagnie de ces quatre impertinentes qui savent chanter, danser, jouer la comédie et qui le montrent en toute circonstances pendant une bonne heure allègre et distrayante.
Comme elles sont très jeunes, on s'attendrait à ce qu'elles veuillent en dire plus qu'elles n'en savent. Mais, jamais on ne les surprendra à surjouer dans leurs textes où l'on sent de l'autobiographique.
Pareillement, elles n'abusent pas de mots obscènes ni de situations scabreuses. A chaque fois que cela pourrait dégénérer dans la vulgarité, elles s'en sortent avec les honneurs de la guerre des sexes. Cela ne veut pas dire qu'elles s'autocensurent ou qu'elles produisent quelque chose de mièvre.
Ni vraiment "Fragments amoureux" ni "Monologues du Vagin", "L'âge libre" concerne au premier chef les jeunes filles passées récemment avec armes et bagages du côté des adultes.
On pourrait dire que sous la houlette de Maya Ernest, qui rythme et chorégraphie leurs prestations, Lucie Leclerc, Agathe Charnet, Lillah Vial et Inès Coville (la violoncelliste) racontent comment elles sont devenues des jeunes femmes.
Si cela peut susciter chez elles quelques anecdotes croustillantes et l'occasion de chanter "Voyage, voyage", cela peut aussi être propice à déclencher de belles émotions et, in fine, à montrer que les quatre mousquetaires de l'humour boxée sont d'excellentes comédiennes. |