Spectacle de chansons conçu avec la collaboration artistique de Caroline Loeb interprétée par Caroline Montier.
Comme disait Barbara d'elle-même, Caroline Montier est "une femme qui chante". Et elle a investi le répertoire de la longue dame brune de la chanson française des années 1960-1970 pour en dresser un portrait sensible avec "Barbara amoureuse".
Titre qui s'impose dès lors que l'amour est son thème majeur et récurrent décliné à l'aune de son vécu et de son mal de vivre avec une approche passionnelle novatrice.
Avec la collaboration artistique de Caroline Loeb, elle a opté pour le format récital piano-voix spécifique du cabaret Rive-gauche qui était celui de Barbara à ses débuts à l'Ecluse, ce dont elle a les moyens puisque pianiste et formée au chant, et une interprétation épurée qui ne tend ni au mimétisme ni à l'imitation nonobstant une physionomie et une tessiture de voix qui aurait pu l'y inciter.
Dans un corpus conséquent de biodrames et exutoires, Caroline Montier a choisi quelques chansons inscrites dans la mémoire collective, telles "Dis quand reviendras-tu ?" et "Pierre", mais essentiellement des opus plus confidentiels au regard du grand public qu'elle reprend à son compte avec sobriété, en ne versant pas dans la théâtralisation tragique, ce qui n'exclut pas l'émotion, dispensé dans un bel écrin de lumières concocté par Anne Coudret.
De "Toi l'homme" à "La solitude", elle retrace les amours contingentes et éphémères d'une irréductible amoureuse qui, solitaire mais angoissée par la solitude et l'abandon, voulait larguer les amarres et se laisse chavirer dans cette inextinguible quête ("Chaque fois") tout étant obsédée par l'éphéméréité du temps d'aimer ("Le temps du lilas") au point de prendre l'initiative de la rupture à son acmé pour éviter la douleur du désamour ("Parce que").
Avec ce tour de chant, au sens premier du terme, à savoir dépourvu de textes transitionnels comme d'intermèdes explicatifs, dispensé avec talent et professionnalisme, Caroline Montier propose davantage qu'une évocation ou un hommage : un retour aux sources. |