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puce Pzzle Festival #3 (édition 2017)
Trotski Nautique - Oiseaux-tempête - Dalëk - Beak> - Drive with a dead girl - Fils de Venus - CrevAsse - Housewives - PVT  (Maison folie Moulins, Lille)  28, 29 et 30 avril 2017

Il est enfin venu, le temps de parler d’un festival formidable, qui avait lieu pour la troisième année en la Maison Folie du quartier Moulins de Lille, ce dernier week end d’avril : Le Pzzle festival. Auquel, ne rougissez pas, il ne manque que "u" ("you") pour que la fête soit complète.

Vous en l’occurrence et pas que vos oreilles, même si tout tourne autour d’une idée d’indépendance, correspondant à cette musique chérie, au sens large du terme. Pour preuve, une idée du programme de l'an dernier : L’objet, Tomaga, Zombie Zombie, Zëro, The oscillation, entre autres, autant vous dire que cette année, on y allait les yeux fermés.

Mais justement une fois sur place, il faut les rouvrir. Déjà le lieu a un sacré cachet couleur locale : une ancienne brasserie devenue lieu municipal bien vivant au milieu de la Cité toute l’année, toute de briques rouges et d’escaliers et d’espaces à investir, et le Pzzle ne se gène pas pour y proposer plein d’activités toutes tenues par cet esprit non pas branché mais ancré dans une certaine exigence, un bon goût certain. Précisons ici que seul l’accès à la grande salle est payant. Et pas cher. Et ça n’est pas un détail.

Descriptif non exhaustif (cet aspect tentaculaire ne s’arrête pas à ce week-end-ci, puisque on vous passe le "off" et ses concerts pour enfant ou en médiathèque s’étant déroulés quelques jours avant).

Outre l’"indie Market" nous annonçant accessoires et prêt-à-porter mais aussi un stand tattoo, la vente d’illustrations et même la présence d’un luthier (on vous disait que c’était bien plus que branchouille), l’après-midi peut s’occuper entre ateliers hip-hop, sérigraphie et Kraut-rock ; sieste musicale, conférences sur l’histoire du garage rock, les racines du hip-hop, voire l’influence de Michel Polnareff sur la pop music (par THE Arthur Dhainaut croisé dans ces pages, mais oui) ; on a même droit à une expo de David Snug, dessinateur roi de la gaudriole à bas bruit tendance ronchonchonne.

JOUR 1

Et puis les portes de la grande salle s’ouvrent enfin, le Saint des Saints.

Quand vient le soir, c’est d’ailleurs ce même David Snug qui, avec son acolyte, ouvre le bal et la ronde des concerts avec son Trotski Nautique, sur la petite scène du bar (ah, je n’ai pas parlé de la bière locale, pourtant…). Un peu Giedré, un peu Didier Super, toy musique burlesque en mode Midi qui s’assume totalement et avec raison à voir le public devenir fou d’amour. On a même droit à un travail d’adaptation avec le "Smells like teen spirit" de Nirvana qui devient "Comment ça va mal", le côté doux-amer-déconne des dessins au mur mis en musique.

Oiseaux-tempête. Bordel, est-ce bien raisonnable ? Le vif du sujet pour ouverture, le cru, le tranchant. L’atmosphère qu’on dit post-rock est ici mâtinée de teintes arabisantes et pour cause : le dernier album AL-'AN ! s’est fait en collaboration avec des musiciens libanais, le groupe allant chercher sur place une inspiration de réflexion, plutôt que rébellion, politique, qui infiltre sa musique, la densifie. Et pas que. Difficile de parler de ce groupe sans évoquer Godspeed you! Black Emperor, mais la richesse des compositions fait qu’elles sont plus captivantes qu’hypnotiques.

Le quatuor est ici rejoint par le chanteur G.W. Sok du groupe The Ex, déclamant entre William Burroughs et Lou Reed, magnifique voix incarnée (il FAUT écouter et voir "Ütopiya / On living", de leur deuxième album Ütopiya, c’est bouleversant). Et cette entité de cohérence est en plus illustrée par de magnifiques vidéos brumeuses, de silhouettes, de foules, d’oiseaux, de l’esprit de tempête. Il se passe un truc infime et grandiose, là. Ils se produisent aussi avec leurs amis libanais, si vous avez l’occasion, autant vous dire que je vous déteste et vous y encourage.

L’enchaînement a le mérite de rompre carrément, et il valait mieux. Dalëk, groupe de hip-hop américain massif qui va bientôt fêter ses 20 ans d’existence et nous épargne ainsi un clinquant inutile. Là c’est direct, ça cogne sans chichis sans chouchous, le rythme est urbain et rappeux au sens de presque industriel, l’ambiance est contrôlée, contenue mais le son tonne en éclats. Du bon rap comme on l’aime, d’excellente facture. Le seul hic, c’est qu’on ne comprend pas les paroles, mais ça ne concerne peut-être que moi, alors oubliez ce que je viens d’écrire.

Enfin Beak> pour clôture. Beak>, est surtout repéré comme étant le groupe-de-l’ancien-MrPortishead-Geoff Barrow. Mais ceci vaut surtout pour l’intérêt que l’on peut porter à un homme ayant cette qualité et cette intelligence de la musique, cette intelligence du renouvellement surtout, tant cela n’a pas grand rapport avec les débuts du trip-hop, alors qu’on s’imagine que la pompe à fric du bis repetita était prometteuse.

Ici on nous dit "kraut-rock", mais c’est un peu plus organique que ça, un peu moins sombre, et c’est un tout petit peu dommage.

Et c’est organique en manquant de chair, tout irréprochable que ce soit. Parce que c’est très bien, en fait.

Rythmique basse / batterie au cordeau, complexe, impeccable, ça tourne et c’est riche, mais on attend cette légèreté de l’être qui fait le sel de tout dépressif, qui fait défaut ici, le rendu est comme humain, pas assez humain. La faute à la première partie, disons.

Entre les groupes et pour finir la soirée, pour retrouver ses esprits, ou pas, Nicolas de Ah bon Productions, l’une des meilleures oreilles de la région, s’occupe de la playlist, voguant navire entre Brigitte Fontaine et Sleaford Mods, du bon goût, on vous dit.

JOUR 2

Ce samedi soir, partout, encore, les appellations du lieu jouaient avec La Disparition de Perec. "Pas de voyelle, il paraît que c'est la mode", me raconte-t-on au bar. Ce qui n’a pas empêché les participants de répondre au rendez-vous de cette deuxième journée de découverte musicale et fourmiller dans les différents espaces, cornet de frites ou taboulé à la main sous fond de la musique du DJ set. Ca jongle, ça danse. L'après-midi, ça dormait même en siestes musicales organisées.

Cette fois, la programmation avait joué aux chaises musicales. Qu'importe, d'autres groupes avaient remplacé les creux au pied levé. Après avoir été chaudement accueillis en scène ouverte par Drive with a dead girl et Fils de Venus, voilà que les "Pzzle-philes", munis de leur ticket, s'avançaient dans la pénombre pour assister au premier long concert de la soirée.

Pour ouvrir la soirée, le groupe CrevAsse… Original comme nom. Un jeu de mot ? Sans un bruit, sans présentation, le duo, Christophe et Maxime, grimpe la scène pour retrouver un bric-à-brac d'ordinateurs et de fils. Caché sous leur capuche, ils se lancent dans leur imaginaire. J'appréhende. Ces pousseurs de boutons vont-ils encore vivre leur trip sans le faire partager ? Étonnamment, non. Très vite, ils nous dépeignent un tableau. On entend des gouttes d'eau. C'est venteux et énigmatique. Comme cette drôle d'impression d'explorer des conduits souterrains.

Les nappes de sons se superposent et inévitablement, on a envie de danser. Puis, ces dessinateurs sonores nous emmènent vers des paysages marins. L'un d'eux s'empare d'une vrai guitare et fait crier des notes, puis son acolyte déploie une sorte de soufflet. On imagine une tempête, des lieux mysterieux. Dans la pénombre, peu de spectateurs sont présents mais, tous sont se laissent porter par cette hypnose collective. Et puis tout à coup, l'envoûtement s'arrête net ! Lumière. Comme un réveil brutal. CrevAsse s’est fendu du mot fin.

La suite ? Un groupe londonien nommé Housewives. Cette fois, terminé les boutons et logiciels, place aux instruments. D'entrée, on ne peut pas la rater : la batterie, très basse, s'impose et interroge. Autour, les musiciens viennent se greffer : deux guitares, un clavier et un bassiste. Lorsque le premier morceau s’élance, la réponse est claire : la batterie tient une place centrale dans les morceaux. Le joueur tape comme un sourd, c'est lui le clou du spectacle. Comme l'impression d'entendre du Joy Division. Autour de lui, les musiciens apportent une touche hypnotisante à un détail près... le chanteur. "On dirait un mec bourré sur scène", me glisse-t-on à l'oreille. J'acquiesce. Dommage. Les morceaux auraient pu être plus construits. Parfois on regrette que les joueurs ne laissent pas la tension monter, l'adrénaline musicale se propager, coupée par des changements de rythme, censés époustoufler et pourtant inappropriés. Dommage.

Le set se termine par le groupe PVT. On étouffe presque dans cette salle si vide en début de soirée, tant le public se masse pour écouter ce groupe australien qui semble être le... pivot de la soirée.

Le trio guitare-batterie-synthé a certes beaucoup plus de prestance scénique. Et soudain c'est la révélation : ce chanteur, qui ramène sans cesse ces boucles blondes derrière les oreilles me fait penser à... Julien Doré. Voilà, c'est le Julien Doré de l’électro. Certes, l'ensemble est carré. La batterie lance des rythmes années 80 et le clavier distille ses notes aériennes. Ca se déhanche. Mais, moi je suis déçue. Trop d'ego et d'aïgus dans le micro. Je n'accroche pas. Mais ça ne tient qu'à moi.

Dehors, le DJ poursuit inlassablement son set de fête, pour les oreilles sceptiques et les assoiffés, en attendant de retrouver les spectateurs de la salle, ébouriffés. L'ambiance est cosy dans ce lieu, vestige industriel et, on a finalement du mal à partir. On se refait un résumé des concerts. Rien à dire, le festival Pzzle n'a pas à rougir de sa programmation accessible et riche en découvertes. Alors pour les curieux. Allez-y les yeux fermés au #4.


 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Dalëk en concert à La locomotive (29 mai 2005)
Beak en concert à RUSH Festival #4 (édition 2019)
La chronique de l'album Homosapien de PVT
PVT en concert au Festival Radar 2010 (6ème édition)

En savoir plus :
Le site officiel du Pzzle Festival
Le Facebook de Pzzle Festival

Crédits photos : Cédric Chort (retrouvez toutes les séries sur Taste Of Indie)


Marion Gleizes & Rachel Debrincat         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

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"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
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"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
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