Wine Man Show du sommelier Eric Boschman.
L'oenologie mène à tout à condition de ne pas en sortir et le sommelier renommé et fin gastronome Eric Boschman s'est découvert une nouvelle vocation pour partager sa passion du vin en montant sur scène pour faire le showman.
Et ce avec une déclinaison novatrice et originale, celle du "wine man show", qui hybride stand-up, avec vannes décapantes, savoureuses anecdotes, commentaires impertinents et sketches jubilatoires, conférence et dégustation, placée sous le signe de la belgitude.
En effet, né Outre-Quiévrain, il manie avec brio tant le franc-parler roboratif, l'humour jubilatoire et l'autodérision salvatrice que la satire caustique pour tacler ses homologues comme ses contemporains et narrer tout simplement, avec une truculente verve de conteur intarissable, l'histoire du... pinard.
Car il aime les expressions imagées et préfère les vocables populaires aux chichis sémantiques. Ainsi "se torcher" et "picoler" retrouvent une gouleyance quasi-rabelaisienne.
Avec "Ni Dieux, ni Maîtres, mais du rouge !", détournant la devise et le symbolisme du mouvement anarchiste pour affirmer un esprit libre et une démarche iconoclaste au regard des gourous de la science viticole et de l'hermétisme pédant des connaisseurs, ce n'est pas le drapeau noir qui flotte sur la marmite mais le sang de la dive cueillette qui coule dans le verre.
Ni guindé, en jeans et chemise style "flower power", ni imbu de son érudition, Eric Boschman retrace l'extraordinaire histoire du vin des origines à nos jours sous forme d'un incroyable voyage spatio-temporel immobile, en sus chapitré par le vin en plusieurs étapes dégustatives, qui réserve maintes surprises et découvertes au spectateur.
Comme il l'annonce sans forfanterie, sa prestation "c’est un litre et demi d’improvisations et de bonheurs" placé sous le signe de la générosité et de l'épicurisme au cours de laquelle il dévoile les rudiments du bien boire en dénonçant les impostures telle celle d'un célèbre grand cru ravalé au rang de picrate évitant de peu celui de tord-boyaux.
Ce qui ne gâte rien, le bougre a du talent et de l'abattage et en rabat à plus en terme de présence scénique, d'esprit d'à-propos et de jovialité empathique et communicative qui dérideraient même les pisse-vinaigre et cul-serrés.
A apprécier donc... sans modération.
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