Spectacle de pantomimes dansantes conçu et interprété par Marcelo Guardiola et Giorgia Marchiori.
Formé par les comédiens et danseurs argentins Marcelo Guardiola et Giorgia Marchiori, le duo de "Los Guardiola" oeuvre dans un registre aussi original que singulier, celui du Tango Théâtre.
Cette spécificité argentine célèbre la culture tanguera liée au genre musical du tango et danse de bal dont l'argument, toujours amoureux et essentiellement passionnel, se trouve au coeur d'une partition atypique qualifiée de "pantomime dansante".
Elle résulte donc de la combinaison de la danse, chorégraphiée par Giorgia Marchiori qui revisite l'abrazo, l'essence du tango qu'est l'étreinte charnelle unissant les deux partenaires, et de la théâtralisation de l'histoire d'amour éphémère ou impossible qui la sous-tend, dont elle constitue l'acmé.
Celle-ci, dispensée sans paroles, est mise en scène par Marcelo Guardiola au terme d'une hybridation de la commedia dell'arte, de la pantomime et du jeu d'acteur du cinéma muet qui repose sur un langage corporel expressionniste caractérisé par l'expressivité des attitudes, gestes et mimiques.
Inspiré des tangos célèbres de son âge d'or, le spectacle se compose de tableaux souvent désopilants qui illustrent tous les genres théâtraux dont la comédie ("La garçonnière"), le burlesque ("Chacun son tango"), la tragicomédie ("La chute"), le mélodrame ("Traitrise") et le poétique ("Coeur de papier").
La prestation symbiotique des officiants, virtuoses dans chacun des arts, s'avère époustouflante de fluidité et de dextérité, notamment quand l'espace scénique est réduit à une mini-estrade, et jubilatoire dans l'interprétation.
Giorgia Marchiori incarne parfaitement l'éternel féminin de la candide à la garce en passant par la séductrice qui mène la danse face à l'homme, qu'il soit dandy ou mari bafoué, auquel Marcelo Guardiola apporte la dimension bouffonne qui sied à leur approche ironique de la romance.
Ainsi Los Guardiola proposent un divertissement de qualité et un réussi voyage au pays du tango dans les années 1930 quand celui-ci faisait son cinéma dans les milongas de Buenos Aires. |