Perfomance conçue d'après des textes de Claudine Galea, mise en scène de Benoît Bradel, avec Marie-Sophie Ferdane et les musiciens Sébastien Martel et Thomas Fernier.
A la mi-temps des seventies, siglée Beat, Rock et proto-Punk, Patti Smith, chanteuse, musicienne, poète, peintre et photographe, entre dans la légende avant de quitter la scène avant la fin de la décennie.
Patti Smith, c'est une fille à la dégaine androgyne immortalisée en chemise blanche et cravate noire, celle de la pochette de son premier album "Horses" photographiée par Robert Mapplethorpe son chevalier avec lequel elle avait noué une "amitié amoureuse" qu'elle retrace dans "Just Kids".
C'est aussi une voix, celle de "Gloria", "Horses" et "Because the night", avec sa scansion rageuse et une icône de la liberté qui entre en résonance avec les aspirations d'une jeunesse rageuse éprise de rebellion, celle de la génération de l'écrivaine Claudine Galea, alors adolescente en quête identitaire chez qui s'opère sinon un phénomène identificatoire du moins une projection sororale pour écrire le scénario de sa propre vie.
Longtemps après, celle-ci réalise une création radiophonique intitulée "Les Sept vies de Patti Smith" dans le cadre de la série "Les Icônes du rock" proposée par France Culture qui sera suivi du roman "Le Corps plein d’un rêve" dressant un double portrait croisé et autofictionnel.
Ces deux opus constituent le matériau du projet de transposition scénique élaboré par Benoît Bradel qui a été mené sous forme d'une lecture à deux voix avec l'auteure présentée au Théâtre L’Échangeur avant d'opérer une novation en forme performative, celle d'une lecture-performance musicale intitulée "La 7ème vie de Patti Smith".
Entre réalité, fiction et biopics fragmentaires, celle-ci est délivrée sur une bande-son ininterrompue quelque peu omniprésente et au demeurant plus pop que rock, délivrée en live par Sébastien Martel et Thomas Fernier, respectivement à la guitare et à la basse.
Avec son physique longiligne et son talent d'incarnation sensible, et sans verser dans le mimétisme, la comédienne Marie-Sophie Ferdane campe remarquablement les deux personnages dont les figures se mêlent, se superposent et s'hybrident en un saisissant morphing qui concourt à une fascinante évocation subjective et incantatoire. |