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puce Medusa - Bijoux et Tabous
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris  (Paris)  Du 19 mai au 5 novembre 2017

Bien qu'annoncée par une bouche souriante et glamour de rubis aux dents perlées, la "Ruby Lips Brooch" de Salvador Dali représentée sur l'affiche, l'exposition "Médusa - Bijoux et Tabous" proposée par le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris est placée sous l'égide de la gorgone Méduse.

Car Anne Dressen, du département contemporain dudit musée, qui en assure le commissariat avec la collaboration de Michèle Heuzé, historienne du bijou, et Benjamin Lignel, historien de l'art et plasticien, la place sous la symbolique ambivalente, et notamment atropaïque, de cette fantastique figure mythologique au pouvoir de pétrification pour signifier la fascination exercée par cet objet de parure.

L'exposition s'avère délibérément et triplement ambitieuse dès lors que d'une part, elle invite à une réflexion sur le statut artistique du bijou, appréhendé sous l'angle d'une sculpture miniature "portable" incitant à une réflexion Arts appliqués/Beaux Arts et, d'autre part, vise à retracer l'évolution du bijou selon une large amplitude en embrassant toutes les époques et tous les continents.

Enfin, elle vise au décryptage analytique de la fonction du bijou ce qui constitue l'axe de sa (dé)monstration avec un parcours qui écarte donc le déroulé chronologique au profit d'une approche thématique.

Scandée par des installations plasticiennes, elle se compose de quatre cent pièces dont la nature et la taille imposent une présentation exclusivement sous vitrine pour dont le signataire de la scénographie a relevé le défi.

Ainsi l'Agence Project-iles, signataire de la scénographie, a mixé tous les possibles, de l'alignement de longues vitrines tables à la vitrine armoire en passant par le spectaculaire dédale de vitrines cloche et la forêt de colonnes mégalithes.

Bijou, mon beau bijou, montre qui je suis

De la médaille de baptême au piercing, de la haute joaillerie au collier de bonbons Look-a-look, des antiques couvre-seins iraniens au "Superbitch bag" de Ted Notan, l'exposition foisonnante repose sur une triade conceptuelle - identité, valeur, corps, et rite - . qui se réfère à des notions ressortant à des domaines différents telles la psychologie sociale, l'économie et la pratique individuelle qui, compte de leur superposition récurrente en la matière s'avère souvent redondante.

De plus, en raison de la polysémie du terme "bijou" et des symbolismes civilisationnels, parfois antinomiques, qui lui sont attachés, le parcours aussi docte que taxinomique impose au visiteur tant un examen attentif de chaque objet et de son appariement en résonance qu'un effort soutenu de synthèse pour repérer les finalités annoncées de l'exposition.

Par ailleurs, cette démarche active et critique permet de dégager deux pôles que sont les ruptures et les réécritures qui ont affecté le bijou tant esthétiquement qu'en terme d"élément de représentation sociale.

Les ruptures sont liées à la féminisation du bijou initialement réservé à la gent masculine avec un renversement radical lié à l'émergence de la bourgeoisie, et à sa démocratisation, des castes élitaires au vulgum pecus, avec l'apparition du bijou accessoire de mode en corrélation avec l'avènement de la haute couture et les paruriers du 20ème siècle et l'explosion du bijou de fantaisie au 20ème siècle avec e avec le prêt à porter et de la confection.

Les réécritures sont illustrées par les novations opérées qui interviennent en parallèle avec l'activité des maisons de haute joaillerie, et leurs pièces d'exception comme le prestigieux collier "Draperie" créé par la Maison Cartier en 1847 qui ont succédé aux artisans-orfèvres.

Dot l'apparition des bijoux d'artistes en édition limitée dans les années 1940 sous l’influence de l’orfèvre François Hugo en France, à partir des oeuvres de nombreux artistes de Picasso, Jean Cocteau et Dorothéa Tanning, et aux Etats Unis avec American Studio Jewelry, puis dans les années 1960 par le milanais Giancarlo Montebello avec, entre autres Lucio Fontana, Niki de Saint Phalle et Ugo Rondinone.

Celles-ci, tel le bijou de designer, s'inscrivent dans l’avant-garde bijoutière qui prend le nom de "bijou contemporain" et décodifie la valeur attachée au bijou par l'emploi de matières précieuses en détournant des matières ordinaires façon "low-tech" dans la filiation tant du bijou "artisanal" lié au mouvement mouvement Arts & Crafts de la fin du 19ème siècle anglais, que du bijou ethnique des années 1920 ou de l'esprit du Bahaus.

Ainsi, par exemple, Bernhard Schobinger utilise des goulots de bouteille comme Alexander Calder usait de tesselles de vaisselle

L'exposition est judicieusement introduite par l'immense regard en verre "The Birth of salt" de Jean-Marie Appriou, car tout est effectivement question de regard pour le bijou qui conjugue, selon des rapports différents, être, avoir et paraître et constitue essentiellement un support identitaire ostentatoire.

Et aux côtés de l'affichage ostentatoire d'une identification sociale collective et élitiste avec une caste et/ou une classe dominante, s'est progressivement instaurée un souci identitaire personnel.

Il se manifeste comme un signe d'appartenance communautaire, des dandys aux rappeurs en passant par les hippies et les bobos, de croyance au sens large du terme, de valeurs culturelles ou rituelles, sacrées ou profanes, et même sexuelles, avec dans une mini-salle obscure en "back-room", le bijou érotique et la superbe panoplie "The Boudoir Box" de Betony Vernon, qui navigue entre ostentation et spectacularisation.

D'autres approches réflexives peuvent guider le visiteur dont le répertoire de forme ou l'appariement formel, tel le voile de visage bédouine et l'"Optic Topic Mask" de Man Ray, ou par l'intégration des tendances actuelles par les joailliers pour les décliner en version de luxe.

A noter qu'une cinquantaine de manifestations, expositions, performances et conférences, se déroulera à l'automne dans des lieux publics parisiens dans le cadre du "Parcours Bijoux" ouvert aux créateurs de bijoux contemporains.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Motan" de Tangomotan
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"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

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"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
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