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Versus  (InFiné Music)  mai 2017

Les rapports entre musique électronique / électroacoustique (concrète ou non) et musique acoustique et classique ne datent pas d’aujourd’hui, bien au contraire. La musique électronique a été imaginée, pensée, perçue comme un aboutissement, une suite aux pratiques ou possibilités instrumentales devenant un élargissement du sonore.

Depuis les débuts du XXème siècle, depuis Filippo Tommaso Marinetti, depuis Luigi et Antonio Russolo, Alexandre Mossolov ou Stockhausen (et l’importance de sa pièce Gesang der Jünglinge (1955), superposition de sons sinusoïdaux produits au moyen d'une bande 4 pistes et des sons émis par un jeune homme récitant le troisième chapitre du livre de Daniel de la bible et divers bruits). Avec sa pièce Octandre en 1923 où le timbre et les dynamiques sont au centre de la composition, Edgard Varèse traite les instruments acoustiques comme s’ils avaient été enregistrés sur bandes (travail sur les attaques, sur le volume sonore…). Des questions également posées avec une nouvelle lutherie (Theremin, Trautonium, ondes Martenots, Melochord et l’on pourrait pousser jusqu’aux structures Baschet). La musique mixte (mélange de parties instrumentales – vocales et de musique sur support électronique modifiable ou non) née de ces rapports et des interrogations (sonores, sur l’écriture) qu’ils suscitent.

Les œuvres mixtes (Jazz et jazz d'André Hodeir (1951), Orphée 51 de Pierre Henry, Bruno MadernaMusica su due dimensioni (1952), Alejandro ViñaoChant d'ailleurs (1992), Série Blanche (2007), Série Bleue (2013), Mixtion (2002) de Pierre Jodlowski…) s'inscrivent autant dans l'univers des musiques électroniques que dans les musiques instrumentales mais elles posent une problématique caractéristique, celle de la contradiction de sons fixés mais aux paramètres possiblement modifiables et du jeu plus libre du musicien acoustique. Le recours à l’électronique pourrait être pensé comme un prolongement du domaine instrumental, lui permettant une extension spectrale et une nouvelle perspective de la mise en espace. Mais cela va beaucoup plus loin que cela. Les possibilités des musiques électroniques sont plus importantes qu’une simple évolution instrumentale. Cette dualité déclenche un jeu sur l’extension des possibles musicaux, une certaine ambigüité de la source sonore, de son origine et une nouvelle dramaturgie musicale.

Dire que Carl Craig est un pionnier de la musique électronique, tendance techno est un euphémisme tant sa vision de la musique tient autant d’une quête d’un plaisir pur que d’une constante recherche de nouveaux territoires sonores, allant forcément avec des rapprochements avec d’autres esthétiques, l’ambient, le jazz (Innnerzone orchestra avec Francisco Mora qui fut percussionniste de Sun Ra)… et il prouve une nouvelle fois avec ce Versus son ouverture d’esprit.

Et pour la mise à bien de cette entreprise, l’Américain s’est accompagné de musiciens bien décidés à éclater les frontières stylistiques comme Moritz von Oswald, l’excellent ensemble Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth et par le jeune et talentueux pianiste Francesco Tristano qui s’est également occupé des réarrangements des morceaux de Carl Craig.

Une réinterprétation de ses titres où sous la musique organique l’orchestre intervient souvent par des phrases courtes piquées ou détachées chez les bois ou les cuivres laissant généralement les phrases plus longues et mélodiques aux cordes, ce qui en termes d’arrangement, et d’utilisation de l’orchestre, la façon de faire la plus rependue et donc la moins intéressante. Les répétitions rythmiques staccato servent des lignes mélodiques sombres et tendues, ornementant, répondant aux lignes électroniques.

Ce Versus est souvent sombre et tourmenté, atmosphérique et soul mais peine à émouvoir, surtout si l’on est adepte de ce genre de musique. Un peu trop entendu, un peu trop tiède, mais absolument bien interprété, ce disque tombe dans les mêmes travers que Wax Tailor et l’Orchestre de Rouen, Jeff Miles avec l’Orchestre de Montpellier (qui avait donné lieu à un concert sous le Pont du Gard), DJ Champion avec l’Orchestre Symphonique de Montréal… C’est également le cas pour d’autres projets du label InFiné qui envisage bien trop souvent la rencontre entre musique électronique et musique classique presque simplement comme une fin en soi, manquant souvent de sens musical et de cohésion narrative.

A ces célébrations mollassonnes, on ne pourra que préférer par exemple Gaïa de Pascale Criton, L’Alleluiah de Christian Sebille, Aufenthalt d’Olga Neuwirth, Ultimatum, Barbarismes, De Front de Pierre Jodlowski où musiques électronique et instrumentale ne se rencontrent pas mais participent d’un même geste musical.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Carl Craig
Le Soundcloud de Carl Craig
Le Facebook de Carl Craig


Le Noise (Jérôme Gillet)         
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