Le pitch de départ a tout pour plaire et est novateur : organiser un évènement autour de la musique électronique mais dans un musée, et quel musée ! Le cadre magnifique du Petit Palais : dorures et plafonds peints résonant au son des basses technos.

L’évènement est organisé par Paris Musées OFF, organisateur de soirées du genre, visant à découvrir les musées autrement. Les plates-formes Paris La Nuit et Cercle étaient invitées pour apporter dans cet écrin muséal la musique électronique. Le thème est lié à l’exposition du moment : le baroque. Les convives sont invités à venir déguisés et des ateliers sont prévus en lien avec la thématique.

Il est conseillé de venir à l’ouverture à 19h : en effet, les 400 premiers invités se voient remettre un petit carton leur permettant de tenter leur chance au jeu de la clef. Il n’est point question de boyards ici : il s’agit de piocher une clef au hasard et tenter d’ouvrir un secrétaire recelant des cadeaux. Le ratio de gagnants étant faible, nous ne saurons finalement jamais ce que contenait ce mystérieux meuble…

Dans la galerie principale, le DJ est installé et la musique résonne dans une grande partie du musée. Les jardins tout à côté permettent de se poser et boire un verre. Y sont également installés les ateliers coiffure et maquillage baroque : tout un chacun peut désormais se faire boucler les cheveux et poudrer le visage.

Mais le but de la soirée est également de faire visiter le musée à un public sans doute plus habitué au dancefloor qu’au parquet ciré (bien que les deux ne soient pas incompatibles, au contraire !).

Il faut avouer que voir une exposition de peintures baroques : "les chefs d’œuvre des églises parisiennes au VIIIème siècle" tout en écoutant de la musique techno a quelque chose d’extrêmement déstabilisant. Nous sommes habitués à visiter les musées dans un silence respectueux et il est en fait extrêmement complexe de se concentrer quand la musique est forte et n’a a priori rien à voir avec la peinture religieuse.

On regrettera que la soirée ne se passe pas de nuit, l’ambiance aurait sans doute été plus prenante avec des éclairages appropriés, donnant un côté mystérieux à l’ensemble. L’immersion aurait pu être également plus poussée, les ateliers plus nombreux et mieux répartis dans l’espace, tout étant concentré dans le jardin.

Cependant, le concept est original et donne de belles pistes pour inventer une nouvelle manière de voir et visiter un musée, de se réapproprier ce lieu souvent considéré comme froid et trop silencieux.