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Jos Stelling  juillet 2017

Réalisé par Jos Stelling. Pays Bas. Biopic. 1h51 (Sortie 19 juillet 2016 version remastérisée - première sortie 2006 en DVD). Avec Frans Stelling, Ton de Kof, Haneke Van de Veld, Lucie Singeling et Aya Gil.

C'est un Rembrandt austère et peu bavard, enfermé autant dans son silence que dans le clair obscur, que dessine Jos Stelling dans cette biographie qui n'emprunte pas les voies désormais toutes tracées du "biopic » moderne.

Ici, pas question de voir vibrer le peintre en train de construire son œuvre, de le retrouver parallèlement plein d'appétit pour les plaisirs de la chair ou de la bonne chère. Comme dans ses célèbres autoportraits, Rembrandt est d'abord une moue, un effarement, celui de quelqu'un qui regarde la vie avec les yeux aiguisés d'un observateur désespéré et lucide.

"Rembrandt fecit 1669" de Jos Stelling vaut pour une mise en scène qui cherche en permanence à trouver dans le cadre cinématographique une correspondance avec l'espace clos du tableau.

Durant presque deux heures, on est plongé non seulement dans l'univers de Rembrandt mais aussi dans l'atmosphère picturale des Pays-Bas de ce 17ème siècle où la bourgeoisie commerçante s'enrichit tout en restant encore terriblement marquée par le rigorisme protestant.

Si Rembrandt se heurte à cette classe à laquelle il appartient pourtant, ce n'est pas parce qu'il peint, et que sa peinture n'est pas comprise, mais parce qu'il ne fait pas bon usage de la fortune qu'il a amassée. En effet, il est à la fois peintre et collectionneur d'art et achète au-dessus de ses moyens.

Peu à peu, le voilà donc un paria parce qu'il s'endette et que, devenu veuf, il couche avec les femmes qui tiennent sa maison et élèvent son fils.

Dans "Rembrandt fecit 1669" de Jos Stelling, on le voit vieillir prématurément, perdre sa belle prestance de peintre adulé. Ce qui mine Rembrandt, c'est que ses clients le désertent non pas parce qu'il a perdu son génie, mais parce ses portraits ne les magnifient pas comme ils le souhaiteraient.

Il est face à des gens pour qui l'art n'est qu'un ornement et il n'a pas l'envie, ni même la capacité s'il faisait l'effort nécessaire, de satisfaire cette exigence contre-nature de les faire paraître mieux qu'ils ne sont dans la vie de tous les jours.

Charles Matton, il y a quelques années, avait proposé un Rembrandt bien plus lumineux en la personne truculente de Karl Maria Brandauer, suivi plus récemment par Peter Greenaway maître d'oeuvre d' "Une Ronde de nuit" plus baroque que classique.

"Rembrandt fecit 1669" de Jos Stelling est sans doute plus proche de la vérité du personnage et de la réalité de l'époque. Les spectateurs en seront quittes pour visionner un film sombre et mélancolique, magnifiquement photographié par Ernest Bresser, et qui fera office de piqûre de rappel pour qu'ils aillent voir ou revoir des Rembrandt, notamment ceux de la très belle collection que le Louvre a la chance de posséder.

 

Philippe Person         
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