OTEZ-MOI D'UN DOUTE
Réalisé par Carine Tardieu. Etats Unis. Drame. 1h40 (Sortie le 6 septembre 2017). Avec Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning, Oona Laurence, Angourie Rice, Addison Riecke et Emma Howard.
Un scénario très original même s'il ne semblait a priori par tout à fait crédible... encore que, pourquoi pas.
En tout cas les deux acteurs principaux, Cécile de France et Francois Damiens, livrent un prestation touchante.
Réalisé par Carine Tardieu, "Otez-moi d'un doute" tarde un peu à démarrer, tourne autour du pot. Mais lorsque les protagonistes, y compris ceux interprétés par Guy Marchand et André Wilms, se mettent à creuser leurs sentiments et vont courageusement au bout de leur quête pour savoir qui ils sont, l'histoire prend une toute autre dimension, toute comme la réalisation se rapprochant progressivement des comédiens.
Suis-je le fils de mon père ou d'un autre ? La soeur de l'amour de ma vie ? Ils obtiendront réponse à leurs questionnements dans un triomphe magistral de l'amour. C'est chaud, ça fait du bien.
LE PRIX DU SUCCES
Réalisé par Teddy Lussi-Modeste. France. Comédie dramatique. 1h32 (Sortie le 30 août 2017). Avec Tahar Rahim, Roschdy Zem, Maïwenn, Grégoire Colin, Ali Marhyar Rôle : Lenny Camille Lellouche Camille Lellouche Rôle : Camille Saida Bekkouche Saida Bekkouche
Il faut parfois se méfier des bandes annonces. Elles veulent parfois tout dire pour en définitive ne pas en dire assez. Ou mal le dire. Tel est le cas pour "Le prix du succès" de Teddy Lussi-Modeste.
La fratrie ici mise en lumière avec beaucoup de subtilité, y était présentée comme monolithique. Un gentil et un méchant. Un ainé qui tente de garder coûte que coûte le contrôle sur la carrière de son cadet, exploiter son succès jusqu'à la corde, éloigner les intrigants.
Tahar Rahim se trouvera alors contraint d'écarter définitivement un Roschdy Zem envahissant, agressif et étouffant. Les rapports humains, surtout entre frères, se révèlent pourtant plus troubles, plus complexes. De grands interprêtes, y compris Maïwenn et Grégoire Colin, servent intelligemment un film tellement plus intéressant, donc, que son trailer ne l'annonçait.
SEVEN SISTERS
Réalisé par Tommy Wirkola. Etats Unis. Scienfiction/Thriller. 2h04 (Sortie le 30 août 2017). Avec Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe, Marwan Kenzari, Christian Rubeck, Pål Sverre Valheim, Tomiwa Edun et Cassie Clare.
Impressionnante performance d'actrice que celle de Noomi Rapace qui campent des septuplées nées et élevées dans la clandestinité, dans un futur où l'enfant unique est la règle.
Le discours écolo-alarmiste ne sonne pas totalement juste. Pas totalement faux non plus. On pardonne difficilement les incongruités scénaristiques mais qu'à cela ne tienne.
Divertissant sans atteindre les ambitions philosophiques qu'une telle entreprise poursuivait sans doute. Le dernier quart d'heure et ses rebondissement pour partie attendus pour partie surprenants, mérite à lui seul qu'on aille voir "Seven Sisters" de Tommy Wirkola.
BONNE POMME
Réalisé par Florence Quentin. France. Comédie. 1h41 (Sortie le 30 août 2017). Avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Chantal Ladesou, Guillaume De Tonquédec, Grégoire Ludig, Benjamin Voisin, Françoise Lépine et Gauthier Battoue.
Gentillet, sans plus "Bonne pomme" de Florence Quentin. Le plaisir de voir Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, deux monstres sacrés du cinéma français, à nouveau réunis.
Ce qui fonctionne plutôt bien ? Le fait que l'un comme l'autre ne se prennent pas au sérieux dans des personnages foutraques passés à côté de leur vie.
Le tout rappelle un peu trop d'autres productions dans lesquelles apparaissaient ces deux monstres sacrés du cinéma français. Les plus méchants critiques crieront qu'ils méritent autre chose que cette écriture frisant le téléfilm diffusé un dimanche soir sur France 3, ces deux monstres sacrés du cinéma français. Ne les sacralisons pas à outrance.
Gentillet, disais-je.
BARBARA
Réalisé par Mathieu Amalric. France. Drame. 1h37 (Sortie le 6 septembre 2017). Avec Jeanne Balibar, Mathieu Amalric, Vincent Peirani, Aurore Clément, Grégoire Colin, Fanny Imber, Pierre Michon et Fanny Peirani.
Très déçu par "Barbara" ce biopic qui n'en est pas un. Tout le problème est là : Mathieu Amalric assume son choix - pourquoi pas - mais se regarde filmer.
Pire, il se regarde lui-même puisqu'on sent bien (trop) à quel point le personnage qu'il incarne, c'est lui-même, pétrit d'amour pour son idole. Il dira en interview qu'il s'agit d'un film sur la passion que Barbara suscita.
Encore une fois, pourquoi pas. Mais ça décentre terriblement le propos même si les différentes facettes de la chanteuse sont peu ou proue abordées, mêlant vie intime et vie publique. Un prisme trop égocentrique pour faire mouche.
Au final on finit par se demander si la mise en abime montrant une comédienne tournant un film sur Barbara n'est pas une tentative de justifier que la pourtant formidable Jeanne Balibar ne serait tout bonnement pas crédible en Barbara alors qu'elle l'est tout à fait et que cela n'avait d'ailleurs pas tant d'importance qu'on le croit.
Un cinéma intellectualisant qui ne me touche pas.
Vents d'Orage |