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Jonas Carpignano  septembre 2017

Réalisé par Jonas Carpignano. Italie/Etats Unis/France/Suède/Allemagne/Brésil. Drame. 1h58 (Sortie le 20 septembre 2017). Avec Pio Amato, Seihon Koudous, Iolanda Amato, Damiano Amato et Patrizia Amato.

Après les migrants, les gitans. Avec le même talent, le même sens de l'épopée concernant des gens qui ne deviennent épiques que pour survivre, Jonas Carpignano emmène son spectateur, quel qu'il soit, quoi qu'il pense, sur le chemin de l'universelle compassion.

Car, à la différence de ses Africains qui traversaient mille épreuves dans "Mediterranea" pour se retrouver échoués dans la "terre pas trop promise" italienne, les "roms" de la famille Amato qui sont les héros d' "A Ciambra" ne sont, a priori, pas très sympathiques, pas très porteurs de sentiments empathiques.

On les voit ici sous les traits habituels d'un clan très fermé, voire viscéralement raciste, et dans leurs "activités" illicites classiques, celles qui ont fait naître leur légende noire. Comme ils sont désormais sédentaires, vivent dans des bidonvilles aux marges des grandes villes, les gitans d' "A Ciambra" de Jonas Carpignano sont bien éloignés du peuple voyageur d'antan.

Heureusement, il y a Pio, déjà vu dans "Mediterranea", encore enfant mais déjà à la croisée de son destin. Comme son père et ses frères sont en prison, c'est lui qui maintient la famille la tête hors de l'eau grâce à ses petits trafics qui dénotent une belle imagination et une farouche rage pour que lui et les siens s'en sortent.

Sa route croise les Africains qu'on a découvert dans "Mediterranea" et notamment l'excellent Koudous Seiton, d'origine burkina-bé, et qui crève toujours autant l'écran.

"A Ciambra" de Jonas Carpignano s'appuie sur Pio et sa famille, les "Amato". Ils n'ont pas la truculence des Dorkel, sujets des films de Jean-Charles Hue et notamment de "Mange tes morts".

Il faut dire que Jonas Carpignano est attaché à un certain réalisme et ne se permet pas beaucoup de lyrisme, hormis au moment de la mort du grand-père qui rappelle la génération d'avant, celle des chevaux et des roulottes, celle où les Gitans qui vivent dans ces camps insalubres n'étaient pas encore le bas-étage de la criminalité concédée par la Mafia.

Le passage inexorable de Pio vers l'état adulte est à pleurer. D'ailleurs, il ne s'en prive pas en tombant de son vélo. Il lui faudra trahir son ami africain pour rejoindre la place qu'il ne pouvait qu'occuper dans une vie prédéterminée. Il lui faudra aussi connaître un déniaisement sordide avant sans doute, comme définitif adoubement dans le prolétariat gitan, un premier passage par la case prison.

On comprend dès lors pourquoi Martin Scorsese a aimé ce film où le chemin de Pio n'est pas sans évoquer celui de l'apprenti-maffieux Ray Liotta dans "les Affranchis".

"A Ciambra" de Jérôme Carpignano donne à voir un portrait émouvant d'un enfant en passe de ne plus l'être, décrit encore une fois une communauté marquée au fer rouge, et confirme un cinéaste capable de décrire des réalités contemporaines grâce à un cinéma qui sait sans artifices mêlé fiction et documentaire.

 

Philippe Person         
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